Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pour la fête de clôture, on a foulé la piste de l’hippodrome

La fête de l’hippodrome de la Plage achève ce dimanche la saison hippique varoise. Pour l’occasion, nous avons fait quelques tours de piste derrière Ami, un hongre de 7 ans

- OLIVIER BOUISSON

Cet après-midi, les parieurs pourront miser à loisir dans l’une des quatre courses de trot au programme du dernier meeting varois de la saison. Pour comprendre l’envers du décor, nous sommes allés faire quelques tours de piste derrière “Ami”, un hongre (cheval castré) de 7 ans, à la robe châtaigne. C’est de saison. Dans le paddock, Anthony Laigron, entraîneur et driver à son compte, sort “Ami” de son box. Quelques jours plus tôt, le demi-sang avait décroché une bonne septième place en course, rapportant quelques centaines d’euros à son entraîneur et à son propriétai­re.

L’art équestre en action

En ce jour de récupérati­on, seule une promenade d’une heure est prévue. On lui pose l’attelage, puis une dresseuse destinée à emmener un duo. « C’est la voiture qu’on utilise pour le dressage des poulains car il faut être deux pour le mener et pour le corriger à l’aide d’une longe », explique Anthony Laigron. La dresseuse sert aussi pour les balades, et cela tombe bien car en ce jour d’été indien, on a très envie de filer sur la piste en pouzzolane - une pierre volcanique noire en provenance d’Ardèche -, de l’hippodrome

Hyères

de la Plage. On prend place sur la banquette en sky. Une petite cordelette sert de commandes fictives au passager. “Ami” gagne la piste en marchant puis enclenche un trot à petite allure. A nos côtés, le driver a donné une légère ondulation sur les rênes tenues à deux doigts seulement. « Un cheval se mène très délicateme­nt, d’autant plus lorsqu’il est jeune comme “Ami”. C’est un gamin ! S’il s’emballe, vu son poids et sa force, c’est lui qui gagnera alors, il ne faut pas prendre de risque. On met trois ans à élever un cheval de course, mais on peut tout perdre sur une mauvaise manoeuvre. » L’art équestre en action. Le rythme s’accélère petit à petit. 15, puis 20 et jusqu’à 30 km/h au fil des tours. Les sensations augmentent avec la vitesse, le bruit de l’air qui siffle aux oreilles, les àcoups inhérents au trot du cheval. « Ah, c’est pas une moto ! », lance Anthony.

« C’est l’enfer ! »

Mais ça n’a encore rien à voir avec l’adrénaline d’une course de trot. Et ses désagrémen­ts... « On peut aller jusqu’à 55 km/h, ça frotte, ça secoue dans tous les sens et on en prend plein la gueule. C’est l’enfer ! », raconte Anthony le Parisien, bien content de s’être installé à Hyères. « Ici, il ne pleut pas beaucoup et c’est un gros avantage. J’ai fait mon école de driver en Normandie et je peux vous dire que sortir tous les jours sur la piste par mauvais temps, ce n’est pas toujours facile », rapporte ce passionné qui a décidé de devenir driver à l’âge de quatre ans, en voyant une course de trot avec ses parents à Cagnes-sur-Mer. Aujourd’hui, ni “Ami”, ni Anthony Laigron ne courent à l’hippodrome, mais la grâce de leurs échanges résonnera dans la performanc­e de chacun des compétiteu­rs engagés.

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Petit tour avec l’entraîneur-driver Anthony Laigron. La grâce du trot vécue au plus près de l’animal.
(Photos Frank Muller) Petit tour avec l’entraîneur-driver Anthony Laigron. La grâce du trot vécue au plus près de l’animal.

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