un travail de Romains !
La longueur de l’aqueduc de Mons à Fréjus est de , km dans son trajet maximal, depuis la source de la Siagnole jusqu’à Fréjus. Son altitude de départ, à la source de la Siagnole, est de m. Son altitude d’arrivée dans le château d’eau de Fréjus est de mètres. La pente moyenne est de , %, atteignant jusqu’à % à l’ouest de Callian et à % plus en aval du village. L’eau met environ heures à parcourir la totalité de la distance, à une vitesse moyenne de , km/h. Le débit moyen est estimé à l par seconde, soit un débit journalier d’environ m. Les tunnels sont d’, m de haut, le diamètre du conduit d’eau est de cm Pour construire les piliers, les Romains dressaient des coffrages remplis de «béton cyclopéen», composé de pierres, moellons et galets. Les échafaudages étaient dressés au fur et à mesure de la levée de la construction. Pour construire les arches, ils édifiaient des coffres en bois et les remplissaient de béton.
Tantôt s’enfonçant sous le sol, tantôt reparaissant à la lumière, il s’élance, le gigantesque serpent de pierre, rampe, s’élève, contourne les monticules… Des piliers mesurant jusqu’à 54 pieds d’élévation l’y aidaient au besoin. Bien des anneaux du reptile subsistent encore, isolés parfois, parfois groupés en série… Les arcs Escoffier, de Bonhomme, le
Puits de l’Aqueduc, l’arc Jaumin comptent parmi les plus dignes d’être vus. Qui a bon pied et bon courage peut se lancer à leur découverte. Alors, par les routes forestières, le long des versants escarpés, dans l’inextricable fouillis des broussailles ou parmi les cailloux roulés des rivières, il faut avancer, non sans laisser des lambeaux de vêtements à plus d’un
buisson !... » Bien des vestiges admirés par Liégeard ne sont plus là. Dans la vallée du Reyran, beaucoup ont été balayés en 1959 par la rupture tragique du barrage de Malpasset. Mais le pont de Jaumin tient bon, avec son arche unique, décidé à braver les attaques du temps, à la limite de la commune des Adrets. Plus loin, l’autoroute croise aujourd’hui l’itinéraire de l’aqueduc.
Une succession de arches
On rencontre le pont de l’Esquine à l’arrivée sur Fréjus, avec ses huit arches de 10 mètres de haut. On entre dans Fréjus. Ici, commence la partie la plus monumentale de l’aqueduc. Voici, fièrement dressés en pleine nature, les arcs dits Escoffier ou Sénéquier. Ils se présentent en deux rangées parallèles – l’une remplaçant l’autre après que la première eut été défectueuse. Voilà les six arches du vallon de la Moutte, puis les quatorze du Gargalon qui s’alignent sur une longueur de 134 mètres et une hauteur de 12 mètres. Au quartier Sainte-Brigitte,
les cinq arches Berenguier se dressent dans le quartier de la Pinède Romaine, avant que les célèbres piles de Sainte-Croix, dépourvues d’arches, ne dressent vers le ciel, la gloire de l’Empire romain. On imagine la joie des bâtisseurs lorsqu’ils arrivèrent à cette étape . Grâce à eux, l’eau s’apprêtait à entrer dans Fréjus comme une armée victorieuse de retour du combat. Ici, ce ne serait pas un arc de triomphe qu’on édifierait sur son passage, mais une succession magnifique de quatre-vingt sept arches, dont certaines atteindraient 16 mètres. Les Romains avaient achevé leur travail. L’eau était là. Elle était collectée dans un château d’eau appelé « Castellum divisorium », situé sur l’actuelle butte du Moulin à vent, rue du Bel-Air. De là, elle partait dans des canalisations pour alimenter réservoirs, fontaines, bains publics et certaines villas privées. Les Romains avaient apprivoisé ce bien si précieux qui, siècle après siècle, se raréfie, et qu’ils appelaient « aqua ».