L’Anglais dans son jardin
Le supersonique ailier toulonnais Chris Ashton, double tenant du titre de la Champions cup avec les Saracens, a hâte de démarrer cette compétition sous ses nouvelles couleurs
Ça fait maintenant un petit moment qu’il n’a plus perdu dans cette compétition. Chris Ashton réfléchit. Calcule. « Deux ans. En 2015. Clermont nous avait battus en demi-finale.» Depuis, les Saracens restent sur deux campagnes victorieuses. Et l’ailier anglais, boulimique d’essais, n’y est clairement pas pour rien, lui qui en a notamment inscrit 6 en 5 titularisations la saison dernière. Le public toulonnais n’a pas encore assisté en direct à son fameux « Ash-splash », un plongeon dans l’en-but dont il a fait sa marque de fabrique. Des essais, en revanche, il en a déjà vu quelquesuns. Et le meilleur marqueur de l’histoire de la compétition (lire par ailleurs) , qui n’a pas scoré, car ménagé, la semaine dernière, a des fourmis dans les pattes. Surtout à l’heure d’attaquer la Champions cup avec sa nouvelle équipe. «On démarre quelque chose de différent, et forcément, il y a de l’excitation.
» De la concentration, aussi, et un peu de pression. Car il ne faudra pas se louper d’entrée dans une compétition qui reste un objectif important, pour tout le monde et particulièrement pour Chris Ashton, en bon
Anglo-Saxon qu’il est... «Pour nous, confirme-t-il, la coupe d’Europe, c’est très prestigieux. On joue les meilleures équipes, chaque déplacement est une aventure... Bien sûr que c’est un objectif. Mais il faut bien démarrer. Et gagner
nos deux premiers matches (face aux Scarlets puis à Trévise).»
« Je prends beaucoup de plaisir »
Et si son ancien club reste, selon lui, le favori logique,
puisqu’« ils sont double tenants du titre et n’ont pas perdu depuis longtemps », l’ailier anglais prédit « une compétition difficile, car très relevée, avec beaucoup de prétendants ». Et notamment... Toulon, of course ! «Un club qui a gagné trois fois d’affilée la coupe d’Europe (13, 14, 15) est toujours là, estime-til. Même après une saison compliquée, ils ont fait partie des phases finales. J’espère qu’on fera au moins aussi bien cette année. » Zen, rieur, sympathique, celui qui a déjà su se faire apprécier de ses coéquipiers et de ses entraîneurs se sent d’attaque pour ce challenge. Parfaitement à l’aise sous le soleil toulonnais.
Enfin presque... «Ma femme a des problèmes avec la conduite à droite, j’ai déjà amené deux fois la voiture chez le garagiste. Et moi je mange trop de baguettes ,se marre-t-il. Mais sinon, c’est une belle expérience, pour moi comme pour ma famille. Ce n’est jamais facile de s’intégrer vite, parce qu’il y a de nouveaux plans de jeu, des automatismes à prendre, dans ma vie professionnelle et en dehors. Mais je prends beaucoup de plaisir, et j’espère que ça va durer. » Ne reste plus qu’à conquérir le public. Qui n’attend que l’occasion de s’enflammer pour son serial-marqueur... Dès aujourd’hui ?