CHAMPIONNAT DE FRANCE DES CIRCUITS AU CASTELLET Lucile et les garçons
Pour la suivre dans le feu de l’action, lorsque la meute de la Porsche Carrera Cup France embrase la piste du Paul-Ricard, il suffit de repérer l’un ou l’autre des deux signes distinctifs ornant la robe de sa 911 bodybuildée. Sur le pare-brise : pas de nom de famille, comme ces messieurs avec qui elle croise le fer pied au plancher, mais les six lettres de son prénom. Sur les portières : le numéro 1, s’il vous plaît... « En début de saison, je voulais le 9, mon chiffre fétiche, mais il n’était pas disponible », raconte Lucile Cypriano. « Sylvain Noël, le patron de l’équipe Racing Technology, m’a alors suggéré de prendre le 1, avec l’assentiment des organisateurs de la Cup. Ceux-ci souhaitaient ainsi faire un clin d’oeil à la seule pilote féminine. Bon, lors des premières courses, au printemps, je me sentais gênée, je l’avoue. Ça me paraissait un peu lourd à porter. Maintenant, je m’y suis habituée. Tout va bien ! »
« Le jour et la nuit »
Lucile et les garçons, saison 1, épisode 6 : après SpaFrancorchamps, Le Mans, Dijon, Magny-Cours et Barcelone, la jeune Niçoise, qui vient de souffler sa 21e bougie d’anniversaire, en termine à domicile avec un exercice 2017 d’apprentissage ô combien instructif. « J’ai choisi de négocier ce virage en sachant pertinemment que le challenge s’annonçait compliqué », poursuit l’ambassadrice de l’ASA Grasse ayant laissé une empreinte indélébile sur les tablettes de la Seat Leon Eurocup (huit podiums dont une victoire en 2015 et 2016!). « Passer d’une pure traction avant telle que la Leon à cette 911 GT3 Cup, il s’agit d’un changement pour le moins radical. En fait, c’est carrément le jour et la nuit. Outre l’important surcroît de puissance (460 chevaux contre 330, ndlr), on doit composer avec ce moteur en porte-àfaux arrière qui lui confère un comportement très spécial, assez survireur... »
« Je partais de loin »
Sans surprise, la bête de course ne se dompte pas en un claquement de doigts... « J’ai dû modifier mon style de pilotage. Pas un peu. Beaucoup! Sur les circuits que je connais, ici par exemple, il faut zapper de sa mémoire les expériences précédentes car tout change : points de freinage, de corde... Par rapport à certains spécialistes de la Carrera Cup assis sur un vécu de trois, quatre ou même cinq saisons, je partais de loin. Heureusement, la séance d’essais accomplie cet été, avant la reprise à Magny-Cours, m’a permis de comprendre pas mal de choses. L’arrivée chez nous de Pierre Vialatte, un ingénieur très aguerri qui travaille aussi avec Renault en Formule E, me fait également progresser. Au volant, même s’il y a encore du pain sur la planche, le feeling va crescendo... » « Chaque fois qu’elle entre en piste, Lucile s’améliore », confirme Sylvain Noël, le boss bienveillant. « Elle ne se pose pas de questions, ne nourrit aucun complexe. Compte tenu de son expérience réduite, je trouve qu’elle monte en puissance relativement vite. » En témoignent les premiers ‘‘top 10’’ signés dans l’arène de Barcelone, voilà deux semaines, puis au Castellet, hier. Une performance que la régionale de l’étape soutenue par les centres Porsche de Fréjus et Toulon aimerait bien renouveler tout à l’heure en guise de conclusion. Jamais deux sans trois ?