Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un Mentonnais champion du monde de pizza en Italie

Adepte des concours de pizzaïolo, Laurent Raimondo, qui a fait ses débuts dans le métier à Monaco, a raflé le sacre mondial à Rome face à 130 autres concurrent­s français et étrangers

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

S’il n’avait pas porté ses lunettes noires, suite à un problème oculaire, sans doute aurait-on vu s’échapper quelques larmes de joie à l’énoncé du verdict. Il y a quelques jours à Rome, le pizzaïolo mentonnais Laurent Raimondo a raflé le sacre mondial, en remportant la Pizza World Cup Palacavicc­hi di Roma Ciampino. Sur les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, l’homme affiche sur scène un large sourire, à peine masqué par une barbe fournie. Une coupe et une pelle à pizza seront ses sobres récompense­s. Et ce diplôme, où l’on lit en lettres noires : Super Campione (Super Champion).

Quinze pizzas à réaliser

Face à 130 concurrent­s de sept nationalit­és différente­s, Laurent Raimondo, 43 ans, a réussi à séduire un jury composé de trois personnes : un chef pizzaïolo, un chef de cuisine et un client. Non pas sur une pizza. Mais sur quinze créations personnell­es ! Faisant de lui le champion du monde toutes catégories confondues. « Il y avait des pizzas classiques à réaliser, une sans gluten, une teglia de 40 cm par 60 cm, une palla de 1 mètre de long, une calzone fourrée au gratin d’aubergine, une pizza style à base de cuisses de grenouille et de gratin dauphinois, etc. », explique-t-il. Et pour espérer remporter les faveurs de ce parterre de jurés, il ne fallait rien laisser au hasard : ni le goût, ni la fabricatio­n de la pâte, ni le mariage des ingrédient­s… « Au moment où ils ont clamé mon nom sur scène, j’ai eu un léger moment de battement. Je n’y croyais pas. Je ne savais plus où j’étais ! », se marre-t-il. Laurent Raimondo n’est pourtant pas un novice dans le milieu de la pizza. À son actif, plus d’une cinquantai­ne de participat­ions à des concours en quatre années. Et un palmarès dont il n’a pas à rougir. Surtout qu’en 2017, il a tout raflé : deux titres de champion de France (dont un où le jury goûte à l’aveugle), un de champion d’Europe. Et désormais, du monde. le Graal: champion

Il bluffe pour obtenir un poste à Monaco

Pourtant, rien ne prédestina­it l’enfant du pays à ce métier de pizzaïolo. Mis à part des parents italiens, la pizza n’était finalement pas un élément prépondéra­nt sous le toit familial. « J’ai commencé la pizza tout à fait par hasard en 2000 à Monaco, raconte le champion. Après avoir fait l’armée, je me suis présenté dans une boîte d’intérim car mon métier de dessinateu­r en bâtiment ne payait pas. On m’a demandé si je savais faire des pizzas. En bluffant j’ai dit que j’étais un crac, le meilleur du monde, alors que je n’avais jamais fait de pizzas, à part chez moi. Je me suis présenté au poste. Au bout de trois jours, je me suis retrouvé seul à faire les pizzas. Ce fut très dur mais j’ai appris sur le tas. » Un an à se parfaire en Principaut­é. Puis, il monte son propre business à Menton où il a passé vingt-neuf années de son existence. D’abord Le Mandarinie­r jusqu’en 2007. Puis, le Terminus jusqu’en 2012. « Avec la fatigue, j’ai eu envie de changer d’air et j’ai monté une affaire en Savoie à Lépin-le-Lac où je suis actuelleme­nt », poursuit-il. Un jour d’octobre 2013, en faisant les courses, il tombe sur l’annonce d’un concours. Là encore, un peu par hasard, il se lance dans la compétitio­n, parfois féroce et sans pitié. Avec le succès qu’on lui connaît désormais… « On se fait beaucoup d’amis dans ce type de concours, on apprend de nouvelles techniques, on s’enrichit. Mais on s’attire aussi des ennemis qui font preuve de jalousie… » Laurent Raimondo, aujourd’hui auréolé du titre de champion du monde, envisage de revenir sur ses terres d’enfance et d’ouvrir prochainem­ent une école de pizzaïolo à Menton. Pour transmettr­e son savoir-faire. Et, qui sait, former de futurs champions…

 ?? (DR) ?? Laure nt Raimondi a dû réaliser quinze pizzas pour remporter le trophée.
(DR) Laure nt Raimondi a dû réaliser quinze pizzas pour remporter le trophée.

Newspapers in French

Newspapers from France