Contrôlé à km/h sur l’autoroute
La CRS autoroutière de Toulon a assuré hier après-midi des contrôles ciblant les automobilistes roulant à plus de 170 km/h sur une portion d’autoroute « à risque » entre La Ciotat et Saint-Cyr
Regardez ! Nous ne sommes même pas encore installés qu’on est localisés », constate, même pas dépité, hier à 14 h 25, le major Dominique Fournier en regardant l’écran de son téléphone portable où est déjà indiqué le contrôle de police imminent, mis en place au premier rond-point après l’échangeur autoroutier de Saint-Cyr. Mais ce que l’application et ses alertes lancées par les automobilistes eux-mêmes ne signalent pas, c’est le radar mobile placé sur l’autoroute A50, dans le sens de circulation Marseille-Toulon, quelque part entre La Ciotat et Saint-Cyr. Ni les motards qui rodent prêt à l’interception des chauffards.
Contrôlé à km/h
« Aujourd’hui nous ciblons les délits de très grande vitesse, c’est-à-dire les vitesses supérieures de plus de 40 km/h au-delà de 130 km/h, la vitesse autorisée », lance le capitaine Olivier Bremond, de la CRS autoroutière de Provence de Toulon stationnée à La Garde, à la tête du dispositif d’une dizaine de policiers. Et de préciser : « Nous ciblons aussi une portion d’autoroute connue pour de très gros excès de vitesse. En général nous en constatons entre 30 et 40 par mois, il faut y ajouter tous les automobilistes flashés par la voiture radar pour laquelle nous n’avons pas de statistiques ». Très vite, lors du contrôle de véhicule, plus classique celui-là, également en place, les premières amendes tombent. « Comment ? Les oreillettes, interdites ? S’il vous plaît, je ne savais pas… » « Ce sera 135 euros et trois points de permis en moins, monsieur. Vous ne savez pas combien il vous en reste ? Venez avec moi, on va vérifier ça… » À 14 h 55, deux motards escortent une Wolkswagen noire immatriculée dans les Bouches-du-Rhône jusqu’au point de contrôle. Son conducteur (comme les autres, négatif à l’alcoolémie et aux stupéfiants) a été contrôlé à 181 km/h.
Suspension administrative de permis
Les policiers retiennent une vitesse de 171 km/h. C’est automatiquement quatre points en moins sur le permis de conduire et 135 € d’amendes. Mais aussi une suspension du permis de conduire. « Trente jours. J’applique un barème », explique Emmanuel Cayron, directeur de cabinet du préfet du Var, présent sur le dispositif pour délivrer ces suspensions. Une compétence préfectorale. Le tribunal de police devant lequel l’automobiliste sera convoqué pourra encore alourdir la peine. « C’est mon premier contrôle de vitesse dans le Var », indique le directeur de cabinet arrivé dans le département le 7 août. Dans son malheur, l’automobiliste sanctionné a eu de la chance. À plus de 50 km/h au-delà de la vitesse autorisée, son véhicule aurait en plus été saisi et placé sept jours en rétention administrative en fourrière. C’est une nouveauté procédurale. « J’ai joué, j’ai perdu. Je savais que je roulais trop vite. C’est la première fois que je me fais arrêter pour ça », soupire Tino, contrôlé un peu plus tard à 180 km/h au volant de son Audi, lui aussi escorté jusqu’au point de contrôle par les motards de la police. Plus que la sanction, c’est l’exercice de sa profession qui préoccupe l’ancien militaire, qui confie néanmoins avoir retenu la leçon. C’était le but de la manoeuvre.