Harcèlement sexuel : semaine inédite de dénonciations
Encouragées par les multiples révélations dans le sillage de l’affaire Weinstein, de nombreuses femmes osent s’exprimer à travers les réseaux sociaux et les médias
De Los Angeles à Paris, ou de Montréal à Stockholm, aucun milieu social ou professionnel n’échappe depuis une semaine à la dénonciation du harcèlement sexuel par les femmes. Reste à savoir si cet emballement, né de l’affaire Weinstein, conduira à modifier les comportements. Des centaines de milliers de témoignages sur les réseaux sociaux, sous les mots-clés #balancetonporc, #metoo et leurs variantes étrangères, des flots de commentaires, d’articles de presse, de débats... Après les révélations d’actrices sur le producteur américain, le harcèlement sexuel, et plus généralement les agissements sexistes, ont connu un retentissement inattendu. « Il y aura un avant et un après #balancetonporc », prédit la militante féministe Caroline De Haas, car «si beaucoup de femmes n’ont pas témoigné, elles ont forcément été impactées ». Des bancs de l’Assemblée, où le sujet a dominé les questions au gouvernement mercredi, à la télévision, qui a consacré de nombreux débats et reportages au harcèlement, en passant par des remises en cause de pratiques au sein des entreprises, cette mobilisation a bousculé. Après Weinstein, des personnalités publiques et politiques (lire ci-contre) ont en effet été citées. Jeudi, la chaîne M6 a suspendu la diffusion de La France a un incroyable talent, à la suite d’allégations de harcèlement et d’agressions sexuelles visant le producteur canadien Gilbert Rozon, pilier du jury de l’émission.