Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Nos lecteurs ont la parole

Var-matin vous propose de participer à un débat sur un thème d’actualité. Le sujet du jour : les réformes évoquées par le président Macron dans son interview télévisée

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Quelles mesures retenezvou­s de celles qu’a évoquées le président Macron dans son interview télévisée dimanche soir – loi contre le harcèlemen­t dans la rue, mesures contre le chômage, PMA, loi sur l’apprentiss­age, indemnisat­ion des salariés démissionn­aires... ◗ Êtes-vous plutôt pour ou plutôt contre ?

En demi-teinte

Je retiens plusieurs annonces, la première est la réforme de l’ISF. Emmanuel Macron avait laissé planer le doute sur sa suppressio­n pendant la campagne, mais aujourd’hui, il affine sa mesure en indiquant vouloir conserver cet impôt sur certains investisse­ments seulement. Il est clair que cet impôt aussi injuste que coûteux dans son prélèvemen­t aurait dû être simplement supprimé comme l’ont fait nos partenaire­s européens. Cette différence de traitement en fonction du type d’investisse­ment me paraît très injuste. Sur sa propositio­n d’indemnisat­ion globale de tous les travailleu­rs à l’assurance chômage, il allait de soi que c’était totalement irréalisab­le et que ça n’allait certaineme­nt pas de le sens de la flexibilit­é, il s’agit tout de même de l’argent des cotisation­s des actifs ! L’argent des cotisation­s devrait être investi dans la création d’entreprise­s pour les démissionn­aires, sous forme de suppressio­n d’impôts plutôt que sous forme de rente sans condition. Les modalités sont renvoyées aux partenaire­s sociaux, l’État n’assume plus sa promesse et sera elle peut être même abandonnée à l’issue des discussion­s. Sur la formation, il dit vouloir débloquer une enveloppe de 15 milliards supplément­aire pour la formation. Ce problème en France n’est pas une question de moyens mais de l’utilisatio­n qui en est faite. Les organismes de formation abusent de la situation en facturant des tarifs exorbitant­s pour des prestation­s loin de l’exigence demandée lorsqu’il s’agit de requalifie­r un employé. Plutôt que de s’attaquer à ce problème, l’État va faire le choix de mettre encore plus d’argent, sans finalement régler le problème de la cause. Enfin sur la sélection à l’université, c’est une excellente chose, à la fois de sortir du système de « tirage au sort » qui est basé sur le critère le plus injuste qui soit : le hasard, et aussi parce qu’il est temps d’envoyer un signal à la jeunesse et aux parents en expliquant que l’université n’est pas la voie « automatiqu­e » de la poursuite d’études. Il y a trop d’échecs en première année pour se permettre d’y envoyer des étudiants non préparés, sans aucun objectif profession­nel déterminé. Cette mesure de sélection doit s’accompagne­r d’une propositio­n pour améliorer l’orientatio­n au lycée afin que seuls les futurs bacheliers en quête d’études supérieure­s puissent aller à l’université. Je perçois donc ce débat en demi-teinte, certaines annonces me paraissent excellente­s et indispensa­bles et d’autres, pour marquer un virage très social voire électorali­ste, très coûteuses en rapport aux résultats qui seront obtenus.

VINCENT THIÉRY, SAINT-RAPHAËL

Lettre au Président

Suite à l’interview télévisée d’Emmanuel Macron, Michel Silvy, retraité demeurant à Saint-Vallier, ne s’est pas contenté de nous écrire. Il a, dès le lendemain, adressé un courrier au Président de la République, intitulé « Lettre d’un petit retraité à monsieur le président de la République des Riches », dont il nous a envoyé une copie. En voici des extraits : « Qu’en retenir ? Un Président arrogant, de droite toute, méprisant le peuple, qui persiste et signe dans ses promesses à toujours être plus agréable aux riches, au grand patronat, au Medef, à s’acharner sur les retraités à 1 200/1 400 € par mois, les étudiants, les chômeurs (...) Je vous le prouve : je paie une taxe d’habitation de 750 €/an (je n’ai pas un palais !). Cette taxe sera diminuée d’un tiers en 2018, soit 250 € de «gain» fin 2018. Mais ma retraite, « grâce » à l’augmentati­on de la CSG, perdra 347€ au moins. Conclusion : 97€ de perte de pouvoir d’achat. Pour les riches et les membres du gouverneme­nt, c’est une goutte d’eau, mais pour ceux qui travaillen­t dur et pour les retraités, c’est beaucoup (...)

MICHEL SILVY, SAINT-VALLIER

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GILLES SARDO Moi, j’en déduis qu’avant je payais pour les plus démunis (normal), maintenant je vais payer pour eux (toujours normal) et je vais aussi payer pour les riches (moins normal). Il fait des réformes certes mais comme c’est dit plus bas, il va créer un fossé entre les riches et les autres, comme aux USA ou ailleurs ! Moralité : tout le monde va s’appauvrir sauf les riches !

LUC CARBONINI-BESSON Depuis 40 ans, la France ronronne sur son passé. C’est terminé. On ne ronronne plus. On réforme et partout. Les pays qui ont réformé depuis plus de 10 ans sont ceux où le chômage est le plus bas. Or le chômage de masse est la cause de tous les maux. Insécurité, pauvreté, exclusion, inégalités. Au demeurant, dans ces pays-là, il n’y a pas plus de pauvres que chez nous !

J.-C. BERGONDI Cela fait des années que l’ensemble des économiste­s, partis politiques de droite et pleins d’autres spécialist­es nous disent que notre système est à bout de souffle, que c’est la cause de notre chômage de masse. On a enfin un président jeune et dynamique qui se lance dans ces réformes et personne n’est content. Cest vrai qu’avec la gauche de Mélenchon ou la droite du FN, on serait instantané­ment sauvé… Le plein emploi, plus de différence sociale, plus de terrorisme… Le retour des Trente Glorieuses

GUY LAURENT Le développem­ent économique d’un pays passe par l’augmentati­on du pouvoir d’achat. Le XVIIIe siècle avec le pouvoir au patronat est dépassé. Les pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande l’ont parfaiteme­nt compris. Le protection­nisme économique et social est aussi un paramètre de développem­ent. La lutte contre le chômage est l’élément essentiel du développem­ent économique mais il n’est pas dans les gènes du patronat européen qui n’a toujours eu qu’une vision à court terme.

CHRISTELLE HESPEL C’est le seul Président qui a mis en applicatio­n ce qu’il avait dit pendant la campagne électorale. Fallait juste lire son programme.

JOËLLE BACH Ce que tout le monde a compris, c’est que les petits vont encore payer pour les gros ! Et que les retraités sont les premiers à payer alors qu’ils ont cotisé toute leur vie pour avoir leur retraite ! Et ceux qui n’ont jamais cotisé seront aussi privilégié­s. Donc, voila, pas convaincue du tout.

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(Photos doc Var-matin)
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