Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Châtaigne: une marque collective pour valoriser le terroir

À l’heure où les fêtes autour du fruit à bogues se multiplien­t, focus sur la marque collective du Syndicat des producteur­s de châtaignes du Var

- FLORIAN DALMASSO fdalmasso@nicematin.fr

L’objectif de notre marque collective est clair. Nous ne rachetons qu’aux adhérents du Syndicat. La traçabilit­é de notre produit est essentiell­e. Aujourd’hui, quand vous voyez notre sigle sur un pot, c’est du 100 % local. Et rien d’autre ! » Le message de Nadine Allione est limpide. Et surtout déterminé. Comme chaque année, en pleine saison automnale, les fêtes de la châtaigne fleurissen­t dans les petits villages de la région. En plein milieu de ce grand rush, le Syndicat des producteur­s de châtaignes du Var (SPCV) fait un point musclé. Créé en 2001, le SPCV compte, à ce jour, environ 150 adhérents. Parmi ses 150 adhérents, 25 d’entre eux ont décidé de se lancer dans une aventure collective. Face à ses clients, le syndicat est clair. Il est hors de question d’acheter des châtaignes en Espagne ou en Italie.

Maudite sécheresse

Pour Nadine Allione, à la tête de ce challenge, c’est avant tout « une question de sincérité ». La Collobrièr­oise se charge de compléter : « Le consommate­ur ne doit pas être trompé. Dans les années 2010, on s’est vite rendu compte que la demande était beaucoup plus forte que notre capacité de produire. De là, il a fallu diversifie­r nos offres. Aujourd’hui, nous maîtrisons parfaiteme­nt le process pour faire de la farine de châtaigne. Pour nous, c’est une matière première. Avec ça, nous avons créé des produits comme de la bière, des biscuits faits par un biscuitier avec notre farine ou encore des pâtes. » Castanéi cultrice reconnue dans le massif des Maures, Nadine Allione participe depuis des années à la fête de la châtaigne de Collobrièr­es. Mais pour elle, cette année ne sera pas comme toutes les autres. Sur place, elle ne grillera pas de châtaignes. « Je ne peux plus ! Nous subissons les aléas du climat. Après le cynips en 2014, et depuis l’an dernier, on fait face à la sécheresse. Donc non, je n’ai plus la quantité nécessaire pour griller des châtaignes. Je préfère me consacrer à la crème ou à d’autres produits. »

Inciter les producteur­s à jouer le jeu

Si cet automne, les châtaignes se font plus rares, ce n’est pas tout. Le calibre du fruit, lui aussi, est impacté par la sécheresse. « Oui, nous en avons moins. Oui, elles sont plus petites. Mais ce qui est quand même rassurant, c’est que le fruit est sain. De qualité. On ne peut pas avoir faux sur toute la ligne ! », sourit Nadine Allione. Depuis la création de la marque collective du syndicat, commercial­isée sous le nom « Esprit châtaignes », la productric­e se bat, corps et âme, pour faire entrer le maximum de ses homologues dans le cercle. Avec, encore et toujours, la qualité et l’honnêteté en ligne de mire : « Ce dont je suis certaine, c’est que nos produits sont du coin. Du massif des Maures. Des Mayons, de la GardeFrein­et, de Gonfaron, Camps-laSource, Pignans et bien sûr Collobrièr­es. » Et plutôt que de dénoncer des collègues qui pourraient tricher, Nadine Allione préfère mettre en valeur ceux qui jouent le jeu. Tout à son honneur ! Et c’est bien grâce à eux que le massif des Maures gagnera, encore, en reconnaiss­ance. « Je n’ai qu’un discours. Pour moi, s’il n’y a pas notre sigle sur le produit, il n’est pas traçable. Du moins pas par le syndicat. C’est comme ça. Maintenant, c’est au consommate­ur, luimême, de décider quel type de marchandis­e il veut acheter. De notre côté, nous jouons franc jeu. Je n’ai que ce discours-là… Je ne peux pas en tenir d’autres ! » maintient la productric­e, impliquée et déterminée. Loin de se laisser abattre, le syndicat des producteur­s de châtaignes du Var a plus d’un tour dans son sac. Très prochainem­ent, de nouveaux produits débarquero­nt dans vos rayons. Mais chut ! C’est encore secret !

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(Photo Hélène Dos Santos) En , Nadine Allione a lancé, aux côtés du Syndicat des producteur­s de châtaignes du Var (SPCV), une marque collective. Depuis, elle se bat chaque jour corps et âme pour valoriser les produits locaux créés par leur structure.
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