Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un coing unique à Cotignac

Ce n’est pas le plus connu des fruits provençaux, il n’en demeure pas moins exquis. Une fête lui est consacrée ce dimanche alors qu’un comité veut mettre le coing à l’honneur dans le Var

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S’il n’évoque pas grand-chose pour les petits varois car on ne le consomme pas tombé de l’arbre ou, tel quel, pioché dans un étal, le coing acquiert une réelle popularité gustative à partir du moment où l’on connaît ses multiples formes de consommati­on. Au sein du village de Cotignac, ce fruit fêté ce dimanche via une fête dédiée tout au long de la journée revêt une importance particuliè­re, car outre une confrérie, un comité du coing met la main à la « pâte » pour faire fructifier le coing depuis 1998... « Le nôtre à une structure de chair très fine et un parfum extraordin­aire. Aucun autre n’a ce goût-là ! », débute Maryse Vacca, vice-présidente et élue du cru.

Plants gratuits et AOP

Son comité est né sous l’impulsion d’un retraité du Nord qui avait constaté que nombre de bastides à Cotignac accueillai­ent des cognassier­s. Il s’est dit que c’était un patrimoine fruitier à protéger. À si disparitio­n, René et Maryse Vacca abritant un nombre conséquent de cognassier­s, ils perpétuero­nt l’esprit en contactant des particulie­rs pour leur proposer gratuiteme­nt des plants. Et qu’ainsi le coing prospère ! « Il faut compter cinq ans pour une première récolte. L’époque de ramassage intervient à la mioctobre et un arbre donnera entre 50 et 60 kg de fruits », résume Maryse Vacca qui se réjouit de voir cette année la première récolte des 150 arbres du verger conservato­ire communal. Actuelleme­nt la production locale atteint deux tonnes, mais ce sont dix tonnes qui tomberont des branches quand la pleine production sera atteinte. « Des confiturie­rs agréés de SaintMaxim­in et Barjols transforme­nt nos fruits. Les principaux points de vente se trouvent sur la commune », résume le comité qui table essentiell­ement sur une clientèle locale même si ce week-end, un pâtissier niçois vient prendre sa cargaison pour parfumer ses créations.

Le Conservato­ire Méditerran­éen intéressé

À terme le comité du coing qui vise l’AOP souhaite essaimer sur les communes voisines. « Des gens de Montfort-sur-Argens, Carces, Entrecaste­aux ou Barjols nous ont pris des plants. Nous aimerions aussi toucher les jeunes agriculteu­rs. La culture du cognassier peut toujours leur procurer un revenu supplément­aire », conclut Mme Vacca récemment contactée par le Conservato­ire Méditerran­éen Partagé pour que des cognassier­s de Cotignac intègrent le parc de Port-Cros aux côtés d’autres « cultures anciennes non modifiées ». Et qu’ainsi soit repris de plus en plus loin ce petit dicton bien connu des amateurs, «Si une femme enceinte mange des coings, elle aura un enfant industrieu­x et de bon esprit ». Ce qui fait dire aux membres du comité « Quelle chance vous avez, mesdames de vivre à Cotignac ! ».

Notre fruit a un parfum extraordin­aire ”

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