Miracoloso
Les Toulonnais ont encore joué avec le feu. Ils l’emportent d’un minuscule point dans les arrêts de jeu face à une formation de Trévise qui s’est bien accrochée
Difficile ou pas, il était primordial que le RCT l’emporte en terre transalpine. Face à cette formation de Trévise, défaite sèchement à Bath (23-0) la semaine dernière, Toulon, pénible vainqueur des Scarlets (21-20), avait pour objectif de prioritairement s’imposer, accessoirement avec la manière et si possible, le bonus en prime. Au final, le succès acquis une fois encore - d’extrême justesse sur une ultime pénalité de Trinh-Duc à la 82e minute a permis à tout Toulon de pousser un grand ouf de soulagement. Pour la manière, il faudra repasser et patienter. Mais ce fut chaud, pour tout dire bouillant. Car les valeureux Lions de Trévise toujours en course pour la victoire ont sorti leurs griffes menant de deux points (2927) à 82 secondes de la fin du temps réglementaire. Voilà pourquoi, sans la manière, encore moins le bonus, le RCT s’en sort miraculeusement bien. Dos au mur, le scénario était simple pour un Toulon qui se complaît à se faire peur. Un dernier renvoi parfaitement dosé de l’ouvreur toulonnais, une montée en pression
du duo Gorgodze-Isa, une ultime mêlée improvisée avec Isa, Kruger et… Bastareaud en troisième ligne et les papys Suta et Gorgodze en deuxième ligne. A la poussée, l’effort est fait, la pénalité sifflée, le coup de pied passé. C’est gagné ! Entre joie et perplexité, l’essentiel vient d’être assuré.
Un cruel manque de maîtrise
Radradra s’était engagé cette semaine à marquer. Promesse tenue après à peine une minute de jeu. Ça partait (trop) bien pour Toulon, d’autant que sur le renvoi,
les Varois avaient la possibilité d’inscrire un nouvel essai. Mais Tuisova ne se montrait pas inspiré sur le coup. Les supporters varois, venus en nombre, pouvaient commencer à s’inquiéter. Ils avaient raison puisque cinq minutes plus tard, après que Trévise eut multiplié les temps de jeu, Manu filait à l’anglaise avant de donner à Brex qui aplatissait. Toulon, par ses erreurs, permettait aux Italiens de retrouver toute leur confiance. Et sur un remake du premier essai (un rallye Manu-Brew), Gori en filou suivait le coup de pied et surprenait Ashton et le reste de la défense toulonnaise qui avaient cru hâtivement à un en-avant. Juste avant le repos, sur pénalité, Trinh-Duc, après un drop court, réduisait la marque (14-13) sur pénalité. Ce Toulon commettait encore beaucoup trop de fautes et sortait trop souvent de son schéma de jeu pour ne pas se mettre - seul - en souffrance. Et comme d’habitude, le doute s’immisçait.
Un final au mental
Dans l’art de se compliquer la tâche, les hommes de Galthié, étaient – plus que jamais - au rendez-vous. Une interception de Tuisova, en début d’une seconde période plus que bafouillée, aurait dû permettre aux Toulonnais de prendre le large. Mais en manque de puissance, de maîtrise et imparfaits dans le déplacement et en défense, les hommes de Bastareaud donnaient le bâton pour se faire battre. L’indiscipline revenait à grands pas. Les pénalités pleuvaient. Par bonheur, leur buteur McKinley avait l’élégance de rater deux de ses coups de pied. Ils auraient fait la différence. Côté toulonnais, en revanche, Trinh-Duc, sans jamais trembler, inscrivait 20 des 22 points possibles (7 sur 8). Gaspillage et bafouillages sont les deux mamelles actuelles du RCT. Et dans les eaux de « la fontaine des tétés », emblème de la cité de Trévise, les Varois ont malgré tout trouvé les ressources pour faire, avec le soutien de tous, rendre gorge à leurs adversaires. Deux matchs, deux victoires, plus 2 au goal-average ; Toulon reste en course pour les quarts, même s’il a frôlé la correctionnelle.