Var-Matin (La Seyne / Sanary)

In-suffisant !

Et Ra, et Ra, et Radradra McKinley les a portés

- PHILIPPE BERSIA

Le RCT peut remercier ses ailiers fidjiens, Tuisova et Radradra. En inscrivant un essai chacun, sur des exploits personnels, ils lui ont sans doute sauvé la mise. Pas étonnant donc qu’on les retrouve sur le podium des joueurs ayant parcouru le plus de mètres sur le pré du stadio comunale en compagnie de leur copain de triangle arrière, Chris Ashton. A eux trois, les attaquants du RCT ont remonté  m sur les  parcourus au total par l’équipe. Trévise, malgré un léger avantage dans la possession ( %), s’est montré moins tranchant avec  m parcourus. Ce qui illustre parfaiteme­nt l’idée que ce RCT, encore en chantier, ne s’en sort aujourd’hui que grâce à ses individual­ités... Ceux qui pouvaient encore douter de ses qualités exceptionn­elles n’ont pas tardé à être rassurés. Déjà entrevu à son avantage contre Bordeaux et les Scarlets, le nouveau Fidjien volant du RCT, Semi Radradra, a marqué ce match de son empreinte. Premier ballon et premier essai dès la première minute, comme disait Mourad Boudjellal à son arrivée à Toulon : « Avec lui, le plan de jeu peut être simplifié. Il n’y a qu’à le servir et le regarder traverser le terrain. » Comme Josua Tuisova, Semi Radradra est bien de ces joueurs qui éclairent les rencontres et dont on peut espérer qu’ils réalisent un exploit à chaque fois qu’ils touchent le ballon. Impeccable ensuite en défense, Radradra, c’est sûr, ne va pas s’arrêter là...

Plus ça va, moins ça va ! Mais ça passe... Que retenir de cette victoire inespérée en dehors des quatre points qui permettron­t au RCT de continuer à travailler dans une relative sérénité en attendant (en espérant) des jours meilleurs ? La fantastiqu­e entrée en matière de Semi Radradra qui a d’ores et déjà trouvé ses marques à XV et pourrait bien être le monstre attendu. Le regain de confiance de Trinh-Duc dans le jeu au pied qui est arrivé à point nommé et, peut-être, ce petit supplément d’âme que le groupe affiche toujours en fin de match pour combler ses manques et sauver ses meubles en péril...

Les ingrédient­s minimum

Pour le reste, le RCT a encore bafouillé son rugby dans les grandes largeurs et ne pourra tirer aucune gloire de ce match qui a bien failli lui échapper et même carrément virer au cauchemar. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été averti. Ces Italiens, qu’ils croisaient Autant la charnière toulonnais­e n’a jamais brillé hier, autant la paire formée par l’Italien Gori et l’Irlandais McKinley a pesé sur les débats. Le premier a beaucoup impulsé et le second a bien distribué le jeu de son équipe et inscrit la bagatelle de 19 points (5 pénalités et deux transforma­tions). McKinley, dont la particular­ité est d’avoir perdu un oeil voilà quelques saisons sur un coup de crampon, aurait même pu être le héros du jour, s’il n’avait tremblé à deux reprises face aux perches et manqué un drop. Mais sa performanc­e, qui n’étonnera pas ceux qui le suivent régulièrem­ent, méritait d’être saluée. pour la première fois de leur histoire en coupe d’Europe, n’avaient rien de victimes expiatoire­s... Mais voilà, une fois encore les Rouge et Noir ont si bien démarré et marqué si vite qu’ils ont cru pouvoir jouer tout de suite à leur main. Résultat, là où ils auraient dû enfoncer le clou, ils se sont tout à la fois montré suffisants et insuffisan­ts. Fabrice Landreau avait pointé la conquête en début de semaine pour expliquer, au moins en partie, les trous d’air récurrents de son équipe. Ce match à quart temps lui a donné raison. Quand on ne met pas les ingrédient­s minimum, qu’on ne respecte ni l’adversaire, ni le jeu, on donne forcément le bâton...

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(Photos Dominique Leriche)
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