DIX MILLE TOURS DU CASTELLET Lecourt-Narac, le plan C
Fidèles parmi les fidèles, roulant sur trois fronts ce week-end, le Hyérois et son compère normand concluent à domicile leur première saison en Group C Racing à bord d’une Porsche 962
Depuis vendredi, ils passent d’un baquet à l’autre presque sans relâche. Si Michel Lecourt et Raymond Narac ont l’habitude de partager le volant sur la piste des Dix Mille Tours du Castellet, comme sur les routes du Tour Auto et ailleurs, aux quatre coins du Vieux Continent, jamais ces deux coéquipiers devenus inséparables ne s’étaient offert un tel festin par le passé. Et un, et deux, et trois plateaux... Engagé comme d’habitude en Classic Endurance Racing 1 à bord de la fameuse Porsche 911 RSR 3 litres millésime 1974 du team varois Cachia, le tandem Lecourt-Narac anime également les joutes de la série Sixties’ Endurance en cravachant la cavalerie d’une Shelby Cobra. Quant à leur troisième monture, il s’agit tout simplement d’une reine des courses longue distance. Une Porsche 962, s’il vous plaît! Un pur joyau avec lequel ils ont enclenché la vitesse supérieure cette année dans l’écrin du Group C Racing. « Nous avions déjà mis le doigt dans l’engrenage en 2016, sans réussite, alors, car la voiture n’était pas prête », raconte Lecourt le Hyérois. « Là, c’est une autre 962. Le châssis 170 produit en 1990. On l’a dénichée aux États-Unis mais elle courait surtout au Japon, au siècle dernier, sous les couleurs de l’équipe Nisseki. »
chevaux en mode ‘‘high boost’’
Bichonné aujourd’hui par la structure normande IMSA Performance, ce prototype incarnant l’âge d’or de l’endurance vit une seconde jeunesse. « Une telle machine ne s’apprivoise pas en un claquement de doigts », poursuit Narac, l’ami rouennais triple champion de France FFSA GT. « Pilotage, réglages : avant de l’exploiter correctement il faut apprendre à la connaître. À vrai dire, je suis surpris de voir que ça fonctionne aussi bien d’emblée. Notre adaptation a été assez rapide, comme le démontrent les podiums obtenus à Jarama, Dijon, Budapest et ici (2e de la course 1, hier, ndlr). L’auto s’avère très fiable. Pour un pilote de GT, bien sûr, c’est un frisson particulier. On entre là dans un autre univers, où les virages vous sautent à la figure. Bon, au Castellet, les rapports de boîte un peu courts nous font plafonner à 310 km/h. Mais c’est très efficace dans les enchaînements rapides. Au double droite du Beausset, par exemple, même si le train avant demeure perfectible. » La seule ombre au tableau a la forme d’une étoile inaccessible. Celle de la Mercedes C11 du duo LendoudisAguas qui caracole en tête. « Impossible de rivaliser », déplore Lecourt. « En mode ‘‘high boost’’, nous culminons à environ 800 chevaux tandis que leur Flèche d’Argent en développe plus de 1000 ! Dommage que les rapports de force ne soient pas plus équitables. Toutefois, le bilan de cette première saison me satisfait pleinement. Au printemps, nul doute que l’on aurait signé tout de suite pour finir le championnat dans le top 3. » De quoi prolonger le plan C en 2018. Avec une cible prioritaire dans le viseur. «Sije vis à Hyères depuis belle lurette, je suis un Sarthois de souche. Donc Le Mans Classic (6-8 juillet) constitue une échéance spéciale. Piloter cette auto fabuleuse sur le circuit taille XXL des 24 Heures, ce sera un grand moment, forcément... » courses aujourd’hui Trofeo Nastro Rosso (9h30), Classic Endurance Racing 2 (10h25), Euro F2 Classic (11h45), Heritage Touring Cup (13h25), Classic Endurance Racing 1 (14 h 45), Group C Racing (16 h 05), Euro F2 Classic (17 h 25). Entrée enceinte générale libre, accès paddock 15 euros (- 16 ans gratuit).