Carqueiranne : le château de Charles Richet et son aéroplane
cette rencontre. En 1820, il est nommé chapelain chez les religieuses du couvent de la Madone à Menton où l’on accueille des malades nécessiteux. L’endroit n’est pas aussi paisible qu’on l’imaginerait. La mère supérieure a pris en grippe le jeune prêtre. Elle lui interdit de confesser les religieuses ainsi que les fidèles extérieurs. L’affaire fait grand bruit. Le Prince de Monaco – dont l’autorité s’exerce sur Menton à l’époque CharlesDominique Albini 6 a eu pour cadre de vie de son enfance le port de Menton, et, au loin, la basilique SaintMichel 5. – renvoie les religieuses en France. En 1824, après avoir été vicaire de l’église Saint-Michel à Menton, Charles-Dominique Albini part prêcher en Provence. Il parcourt hameaux et vallées, les pieds en sang, passant en 1826 par Noyers où il redonne sa voix au muet.
Lévitation en Corse
En 1835, c’est la Corse qui l’appelle. Il fonde le Grand séminaire d’Ajaccio, afin de pouvoir à nouveau trouver un lieu de formation des prêtres – ce qui n’était plus possible depuis la fermeture du précédent séminaire à la Révolution. Le 8 décembre 1836, en l’église de Vico, les fidèles assistent à un incroyable spectacle. Le corps du prêtre Albini entre en lévitation. Il s’élève de manière surnaturelle à hauteur de l’autel. Le phénomène recommencera en septembre 1838. À Albertacce, du côté de l’Île Rousse, des témoins affirmeront l’avoir vu marcher entouré d’un halo lumineux. Lorsqu’il s’éteignit à Vico, le lundi de Pentecôte 1839, à l’âge de 40 ans, le docteur de la Testière qui l’avait suivi dans ses derniers jours prit la plume : « Sur mon honneur et sur ma conscience d’homme et de médecin, je déclare que l’homme qui vient de mourir est un saint. »
Tel était l’avis du médecin… mais point encore de l’église qui l’a, pour le moment, laissé au stade intermédiaire de « vénérable » – « digne de vénération » – mais point encore de sainteté.