Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Appel dans l’affaire de la crèche Les Copains d’Arthur à Mougins: «Une erreur qui peut coûter la vie, ça vaut  €?»

- STÉPHANIE GASIGLIA

Fabien Rovera et Maud Lambert, les parents de Taïg, étaient, hier, « soulagés ». « Parce que ça avance, parce qu’on avance », disent-ils. Soulagés, mais « un peu amers »... Quand même. « Soulagés » du long chemin parcouru depuis « l’accident ». Depuis le 8 octobre 2015, jour où leur nourrisson, alors âgé de 8 mois, est tombé du haut d’une table à langer à la microcrèch­e Les Copains d’Arthur à Mougins. Le garçonnet était sous la surveillan­ce de deux salariées. Et personne n’avait cru bon de prévenir les pompiers, ni même le moindre médecin. Ce n’est qu’une vingtaine de jours plus tard que Fabien et Maud apprenaien­t ce que l’établissem­ent avait cherché à cacher. Après des examens, ils découvrent surtout que leur bambin souffre de multiples fractures du crâne… « Amers », parce qu’hier, la cour d’appel d’Aix, qui rejugeait l’affaire, rendait son délibéré. « Pour le couple de directeur, la peine a été allégée à 4 mois avec sursis. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais ce n’est pas ça le plus important, ça ne change rien à notre vie », lâche Fabien. En première instance, devant le tribunal correction­nel de Grasse, le couple qui dirigeait la petite structure, Laetitia Croci et Richard Krystafiak, avait

écopé de 9 mois avec sursis ainsi qu’à 5 ans d’exercer. « Pour Carole Briffaut, ça a été requalifié. Réformé comme ils disent. Elle n’a eu que 1500 euros d’amende. Ça veut dire qu’une erreur qui peut coûter à la vie à un enfant, et qu’en plus on ne fait rien pour le sauver, rien pour réparer, ça a une valeur de 1500 euros ? Cest ça que je retiens. Et aussi qu’il lui soit encore possible de travailler avec des enfants. Je trouve ça hallucinan­t», soufflait, encore, le papa de Taïg, hier soir, après le délibéré. Carole Briffaut, la salariée qui avait laissé tomber le bébé avait, en première instance, été condamnée à 3 mois avec sursis, 1500 euros d’amende, et un an d’interdicti­on d’exercer. Fabien et Maud, des parents, partagés, mais qui veulent continuer d’avancer... « On est conscients d’avoir de la chance. Je sais qu’il y a pire que nous. Taïg va bien aujourd’hui. Parce qu’on a réussi à le préserver. Même si on a toujours cette crainte qu’un jour un souci de santé ne se déclenche. Un problème qui n’est pas décelable encore aujourd’hui ».

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(Photo archives Franz Chavaroche ) Maud et Fabien, les parents de Taïg, ce nourrisson tombé d’une table à langer en octobre  au sein de la structure Les Copains d’Arthur à Mougins.

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