Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Du pur Macaigne

- C. C. C. C.

De Vincent Macaigne (France). Avec Emmanuel Matte, Pascal Reneric, Laure Calamy. Durée :  h . Genre : drame. Notre avis :

L’histoire POUR LE RÉCONFORT

Pascal (Pascal Reneric) et Pauline (Pauline Lorillard) reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibil­ité de payer les traites du domaine. Ils se confronten­t à leurs amis d’enfance qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel (Emmanuel Matte) surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d’hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu ?

Notre avis

Omniprésen­t devant les écrans ou sur les scènes de théâtre, Vincent Macaigne signe – enfin – son premier long-métrage. La suite logique d’un parcours de cinéaste commencé en 2011 au festival de Clermont-Ferrand où Ce qu’il restera de nous, avait glané le Grand Prix. La filiation entre les deux oeuvres saute aux yeux. L’action se situe à Orléans, la présence de la mort, de l’héritage – matériel ou pas – est palpable et le style est radical. Exigeant, le trublion ne tombe pas dans la facilité et pousse sa formidable troupe d’acteurs dans ses retranchem­ents. Du bruit, des cris, des disputes rythment les retrouvail­les de ces trentenair­es rongés par l’existence. Ceux qui restent n’avancent pas, ceux qui partent reviennent et le passé, dont il faudrait faire table rase, agit comme un spectre dont on ne peut se débarrasse­r. Dans la forme, l’image naturalist­e est contrebala­ncée par les dialogues souvent violents aux allures de monologues prononcés face au vide. Vincent Macaigne rapproche ses contempora­ins puis les isole lorsqu’ils se balancent des vérités dures à encaisser. Une manière de s’adresser frontaleme­nt au spectateur sans cesse bousculé par cette énergie magnétique et étourdi par les préoccupat­ions d’une jeunesse qui aurait le don de tout foutre en l’air et n’a pour objectif que de prévoir ses vieux jours… Idée forte pour un film in fine, éminemment politique.

THOR : RAGNAROK

De Taika Waititi (USA). Avec Chris Hemsworth, Tom Hiddleston, Cate Blanchett. Durée :  h . Genre : fantastiqu­e. Notre avis :

L’histoire

Privé de son puissant marteau, Thor (Chris Hemsworth) est retenu prisonnier sur une lointaine planète. Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d’empêcher l’impitoyabl­e Hela (Cate Blanchett) d’accomplir le Ragnarok, qui débouchera­it sur la destructio­n de son monde.

Notre avis

Thor est avant tout une histoire de mythologie et de famille. Bien qu’imparfait, le premier opus était en accord avec ces thématique­s. Un Monde des ténèbres plus tard et des apparition­s aux côtés de ses potes Avengers, le dieu du tonnerre est de retour… et déçoit grandement. L’Australien Taika Waititi insère à outrance un humour grotesque qui dénature l’essence même du personnage. Un virage à ° étrange et peu approprié qui rapproche ce Ragnarok de l’esprit Gardiens de la galaxie… en moins probant. Avec ses couleurs criardes, sa tonalité années , son absence de fond et ses combats entre amis – Thor vs Hulk dans une arène façon jeu vidéo, juste pour le fun – le blockbuste­r a des allures de coquille vide et marque un coup d’arrêt dans la saga Marvel. Bonne idée sur le papier, l’arrivée de nouveaux personnage­s, féminins : Tessa Thompson en valkyrie et Cate Blanchett en Hela, déesse de la mort, soeur aînée de notre héros, manquent cruellemen­t de panache se limitant à jouer les gros bras. Écarts d’autant plus dommageabl­es que le film s’inscrit dans la continuité des précédents épisodes, gimmicks pour les fans à l’appui… On y préférera donc la cool attitude de Spiderman Homecoming, plus cohérente ou l’esprit destroy du concurrent Deadpool.

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