Var-Matin (La Seyne / Sanary)

En route pour le sommet ?

Deuxième de la dernière Coupe du monde de géant, Mathieu Faivre attaque aujourd’hui une saison qui pourrait le conduire encore plus haut. Le petit globe, c’est possible

- TEXTES : ROMAIN LARONCHE

Méticuleux, travailleu­r, perfection­niste, déterminé. Lorsque l’on questionne ses proches, ce sont toujours les mêmes qualificat­ifs qui reviennent pour décrire Mathieu Faivre. L’Isolien de 25 ans, 2e de la dernière Coupe du monde de géant, est là où il souhaitait être depuis très longtemps. Parmi les tout meilleurs skieurs du monde. Mais même après une dernière saison à trois podiums et une victoire (Val d’Isère), son appétit est intact. Pour preuve, le géantiste a rejoint l’Autriche depuis une dizaine de jours pour s’entraîner sur les conditions très particuliè­res du glacier de Rettenbach à Sölden. « J’ai pu reconnaîtr­e la piste de course, ça s’est plutôt bien passé », disait-il il y a quelques jours. Pour ce qu’il décrit comme « comme une rentrée des classes », le licencié du CS Isola 2000 se sait particuliè­rement attendu. Et pour cause, Marcel Hirscher, l’ogre de la discipline (vainqueur des trois derniers Globes de géant), s’est fait opérer d’une fracture de la cheville au mois d’août et est encore trop juste pour Sölden. « Son absence ne me libère pas d’un poids car la course ne se fait pas qu’avec lui. Il y aura 80 gars à battre. Cela fait sept mois que l’on ne s’est pas confronté. En plus, Sölden reste particulie­r, pas forcément significat­if pour la suite de la saison. On ne sait pas trop où on se situe, il y a encore de petits réglages à trouver. » L’Azuréen espère bien les avoir assimilés. En tout cas, lors de sa préparatio­n, il n’a rien laissé au hasard.

« Laisser le moins de place au facteur chance »

« Je cherche toujours à progresser d’une saison sur l’autre. J’ai voulu pousser encore plus loin le profession­nalisme sur ma préparatio­n. Dans notre sport, il y a toujours une part d’aléatoire, d’inconnue, mais c’est à moi de laisser le moins de place à ces facteurs chances. » Un exemple de son implicatio­n ? Cet été, le matériel a légèrement évolué (changement de rayon de courbe). « Cela m’a demandé énormément de travail et de temps. Il a fallu adapter le rythme et la trajectoir­e. Aujourd’hui, je ne vois plus une grande différence. » L’illustrati­on de son implicatio­n au quotidien. Pour Faivre, le ski n’est pas simplement sa passion, mais aussi son métier. « Il fait toujours tout ce qu’il faut pour être au top », corrobore son père Jean-Marc, qui viendra le supporter en Autriche, accompagné d’une cinquantai­ne d’Isoliens. « Avec lui, je ne parle pas beaucoup de ski, mais je sais qu’il attaque la saison très motivé. On espère mieux que l’année passée, donc la première place, mais devant y’a un sacré costaud. En tout cas, Mathieu travaille beaucoup pour y arriver, alors rien n’est impossible. » L’ancien champion de géant Christophe Saioni partage tout à fait le même avis. Celui qui fut son coach ne voit pas Faivre s’arrêter en si bon chemin. « Il a fini 2e de la dernière Coupe du monde, mais c’est un éternel insatisfai­t, c’est la marque des champions. Et c’est cette déterminat­ion qui fait la différence. » Alors dans cette année olympique, il est bien probable qu’on retrouve le visage de l’Isolien sur un bon nombre de podiums cet hiver. Le principal intéressé préfère temporiser. « Oui, ok j’ai beaucoup bossé, mais les autres en ont fait de même. Tout le monde cherche à monter son curseur. Évidemment que la perspectiv­e de faire une belle saison me plaît. J’en ai envie, mais entre la vouloir et la réaliser, il y a un monde . A moi de mettre les choses en place pour que ça devienne réalité. » Cela pourrait se vérifier dès aujourd’hui.

Aujourd’hui : première manche à 10h, deuxième manche à 13h.

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(Photo EPA/MaxPPP) Mathieu Faivre l’an passé lors de sa victoire à Val d’Isère.

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