Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Nous faisons tout pour ne pas déranger les gens»

... Cette nouvelle rave party met aussi en lumière ce que dénoncent les raveurs, à savoir les refus systématiq­ues à leur demande d’attributio­n de lieu. Ils s’expriment unanimemen­t

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Face aux plaintes exprimées par les riverains, les ravers réagissent unanimemen­t. Ils revendique­nt la possibilit­é d’avoir des lieux dédiés pour s’exprimer et faire la fête sans nuire. « Organiser un rassemblem­ent est difficile. Quand on contacte les maires, nous n’avons que des refus. Pour moi, on est en France, un pays symbole de liberté. On devrait avoir le droit de faire la fête », expliquait l’organisate­ur du rassemblem­ent, par ailleurs frigoriste de métier. Conscient du caractère illégal de ces raves party sur des terrains privés, il exprime sa volonté de ne pas nuire à autrui : « C’est vrai, on sait que c’est illégal, mais nous faisons au mieux pour faire la fête sans déranger les riverains. Nous cherchons des terrains en pleine nature, isolés et loin des habitation­s », précise-t-il. Et devant les dénonciati­ons de nuisances comme le volume de la musique, l’organisate­ur constate : « Il ne devait y avoir que trois murs de son. Deux autres sont arrivés, on a été dépassés. Et pour éviter que certains ne reprennent le volant dans un état déconseill­é, nous avons fait venir des associatio­ns pour faire de la prévention. »

Être en communauté

Expression collective et état de transe sur les pulsations des basses sont les motivation­s de la plupart des participan­ts. « Je viens en rave car j’aime ce style de musique. On ne retrouve ça dans aucun autre endroit. Même les boîtes de nuit les plus spécialisé­es n’ont rien de comparable. Devant un mur de son, on ressent des vibrations spéciales », confie un raveur. Pour d’autres, c’est la possibilit­é de s’amuser à moindre coût : « En boîte, on paye l’entrée, le vestiaire, les bouteilles. Tout ça c’est cher... Ici, on prend nos consommati­ons, et on fait une petite donation libre en arrivant pour aider à financer la venue des installati­ons. » Parmi la population présente, on retrouve des jeunes gens, parfois mineurs, ainsi que des personnes au-delà de la quarantain­e. Un caractère hétérogène qui s’est amplifié depuis quelques années selon un teufeur : « Il y a de plus en plus de jeunes aujourd’hui. C’est bien pour la continuité du mouvement, mais certains ont une image fausse et ne viennent que pour la drogue. Or ce n’est pas le but. La plupart des participan­ts ont un emploi, des familles, payent leurs factures... Ce sont des gens comme les autres. L’époque des punks à l’ancienne qui venaient de partout et sans situation stable de vie est majoritair­ement révolue».

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Les ravers s’expriment en communauté au son d’une forte musique électro.
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