Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’étonnante collection Bormes-les-Mimosas

Plus de 3000 outils anciens et savons compose la collection de Maurice Martin, féru d’artisanat depuis son plus jeune âge. Bienvenue dans son monde

- FLORIAN DALMASSO fdalmasso@nicematin.fr

Menuisier depuis toujours, Maurice Martin nous accueille, comme des rois, dans sa caverne d’Ali Baba. Et d’entrée de jeu, on comprend que le Borméen est un passionné. « Bienvenue chez moi ! Ça, avant, c’était mon hall d’entrée. Maintenant, c’est un peu ma partie d’exposition », sourit Maurice. Il faut dire que sa passion est légèrement envahissan­te. Depuis sa plus tendre enfance, le menuisier est passionné par l’artisanat. Il se souvient: « Dans notre jeunesse, avec la famille, on avait pu récupérer à l’ancienne forge de Bormes, par le biais de ma grand-mère, l’établi, l’enclume, le compas et une caisse d’un vieux rabot du grand-oncle. »

Une collection de   pièces

Le début du syndrome ! Si Maurice a démarré doucement, du moins au départ, aujourd’hui, sa collection compte plus de 3 000 pièces. De son côté, il se contente de se marrer. « Vous savez, ça va vite ! 600 marteaux, 850 rabots, 500 outils concernant le tracé, 100 savons… Je vous laisse compter ! » Aucun doute, Maurice est un personnage. Et dans le village comme dans la région, sa passion est connue… et reconnue ! « C’est vrai que maintenant la plupart des gens que je côtoie sont au courant de ma collection. Certains préfèrent même me donner des vieux outils de famille plutôt que de les voir partir à la décharge. On ne se rend pas assez compte de la beauté de ses objets. » Et c’est bien cette beauté qui fascine le menuisier à la retraite. En découvrant sa collection, impossible de ne pas s’en apercevoir. C’est simple, Maurice s’arrête devant chaque objet. Le plus marquant, dans l’histoire, c’est qu’il connaît justement toute l’histoire des objets. Maurice se souvient où il a acheté tel objet, combien il l’a payé, à quoi ce dernier servait, par quel artisan il a été conçu… il sait tout ! « L’après-midi, j’adore me mettre à mon petit bureau pour bouquiner. Découvrir de nouvelles histoires. En apprendre encore un peu plus. Pour moi, la collection, c’est comme un jeu... très passionnan­t ! »

La collection, c’est comme un jeu... très passionnan­t !”

Passion savons

Si au départ, Maurice s’est pris d’amour pour les outils en tous genres, il n’a pas que ça. On peut découvrir, dans son hall d’exposition – rangé au micromètre près – plus d’une centaine de savons de Marseille. Il s’explique : « Quand on s’aperçoit que j’ai des savons, ça surprend un peu les gens. C’est un clin d’oeil. Je me souviens encore de ma mère qui lavait le linge à la pile. Moi, je jouais dans ses pattes et j’ai encore ces sensations. » Fort de ses 26 marques de savons différente­s, Maurice s’arrête brusquemen­t devant un carton. Il change de ton. Comme un gamin, le Borméen nous présente l’une de ses plus belles trouvaille­s: « Vous vous rendez compte de ce que c’est ? » Pas vraiment. Il poursuit : «Une boîte avec six pièces de savons de Marseille… vierge ! Ce carton date d’avant la guerre et il n’a jamais été ouvert. C’est neuf! Quand vous trouvez ça, je peux vous dire que c’est le rêve. C’est exceptionn­el. »

Place aux coups de coeur

Pour agrémenter encore un peu sa collection, tous les dimanches, Maurice arpente les foires de la région. Brignoles, Barjac, L’Isle-sur-la-Sorgue, il est connu comme le loup blanc ! « Ce qui est bien, à l’heure d’Internet, c’est qu’on peut aussi trouver des objets dans toute la France. Des amis à moi peuvent ainsi me les récupérer et me les envoyer. C’est génial. » Quand on lui demande jusqu’où Maurice comptet-il aller avec sa collection, il n’a pas vraiment de réponse. Il se laisse porter. « Maintenant, je fonctionne au coup de coeur. Si un outil ou un objet me plaît, j’essaye de l’obtenir. En tout cas, je ne suis pas prêt de m’ar rêter. » Après avoir passé deux bonnes heures avec lui, on peut le confirmer, Maurice n’est vraiment pas un collection­neur comme les autres.

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(Photos Frank Muller) Dans son garage annexe, Maurice Martin croule sous les objets. Mais sur chacune des étagères, le menuisier sait exactement ce qu’il a posé. Ici, tout est millimétré.
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Un hall d’entrée décidément... pas comme les autres !

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