Var-Matin (La Seyne / Sanary)

De grosses difficulté­s de communicat­ion

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Entre l’hôpital et la ville gravitent plusieurs profession­nels : chirurgien­s hospitalie­rs, médecins de ville, infirmiers, pharmacien­s, etc. Pour que le retour à domicile se déroule au mieux, mais aussi pour limiter la multiplica­tion d’actes et de prescripti­ons, il est indispensa­ble que la communicat­ion s’établisse entre tous. Pour autant, les choses ne sont pas si faciles que cela, l’échange d’informatio­ns devant se faire dans le respect du secret médical. Or tous les profession­nels de santé ne travaillen­t pas avec les mêmes outils, notamment pour l’échange d’e-mails. « Il existe deux systèmes de messagerie différents entre les médecins de ville et les hospitalie­rs. On ne peut donc pas échanger par mail, illustre le Dr Guillaume Sacco, chef adjoint du pôle réhabilita­tion autonomie et vieillisse­ment (RAV) du CHU de Nice. Résultat, ubuesque : « Plus de % des patients sortent de RAV avec leur compte rendu, mais ce document n’arrive qu’une dizaine de jours plus tard au médecin de ville parce qu’envoyé par courrier! » Le Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso, présidente du Conseil départemen­tal de l’Ordre des médecins , avance qu’« il suffirait que chaque médecin crée son adresse sur MS Santé [un système de messagerie cryptée, Ndlr] ». Réponse du Dr Sacco : « Nous avons ces adresses MS Santé depuis  mois au CHU, cependant tous les médecins ne l’ont pas encore. Par ailleurs, MS Santé, ce n’est pas le standard. » « Il suffirait que l’on atteigne une masse critique d’utilisateu­rs pour que naturellem­ent tout le monde bascule dessus », suggère le Dr JeanPhilip­pe Arnau, président MG . « L’interopéra­bilité des systèmes d’informatio­ns est cruciale », synthétise Géraldine GuillonNob­let, directrice adjointe du CH de Cannes et directrice référente du pôle personnes âgées. « La messagerie va devenir un enjeu majeur : elle sera un élément facilitate­ur pour l’avenir. Un des freins majeurs à l’ambulatoir­e est aujourd’hui un problème de communicat­ion entre la ville et l’hôpital. On touche-là le coeur du problème, et il y a beaucoup d’attentes dans ce domaine », insiste Guy Plattet, directeur CPAM .

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