Un grand salon du modélisme
Le 19e salon du genre se tient jusqu’à ce soir, 19h, au gymnase Langevin. L’occasion pour petits et grands, grâce aux mondes merveilleux de 200 exposants, d’en prendre plein les mirettes
Qu’on aime ou pas le modélisme, aller à la rencontre de ses « ouvriers » reste une expérience stupéfiante. Haute en couleurs et en lumières clignotantes. À mi-chemin entre le bizarre et l’effet waouh. Certains forcent naturellement l’admiration, titillant notre âme d’enfant en exhibant dans un décor merveilleux, tel des historiens aux doigts de fée, leurs répliques minutieuses de trains ou de bateaux d’antan. D’autres, parfois les mêmes, annoncent fièrement le temps qu’ils ont passé à bricoler leur étrange maquette, expliquent qu’ils en ont «1 452 comme ça à la maison », pendant qu’une question nous taraude invariablement: diantre, mais pourquoi donc ? Les réponses sont sans doute aussi diverses qu’il y a d’exposants - 200 - ce week-end, au gymnase PaulLangevin (derrière Auchan). Il existe sans doute le désir pour des adultes de perpétuer en même temps que de légitimer, par l’expertise acquise et le bricolage, leur amour pudique du jouet. Ou celui d’animer la maquette d’un objet qu’il serait, finalement, impossible de posséder en vrai. Imagine-t-on, à titre privé, installer un sousmarin devant sa maison ? Ou remuer la terre de son jardin avec une pelle hydraulique pour impressionner ses voisins ? Serge, lui, a acheté sa pelleteuse de marque Liebherr à l’échelle 1/14,5e, entre « 10 et 20 000 euros » et multiplie pendant deux jours les démonstrations de terrassement devant les mines éberluées et, il faut bien le dire, un peu jalouses des visiteurs en culottes courtes. Le profil type de ces exposants ? Des retraités souvent. Des passionnés, assurément. Tous ont ainsi dans leurs yeux une petite lumière qui s’allume, et le verbe avec, dès lors qu’on daigne leur poser une question sur le comment de leur réalisation. Qu’importe qu’il s’agisse de figurines de militaires du XIXe et XXe siècle. « Elles font 12 pouces exactement » et c’est parfois cela le plus déconcertant. Entrée : 5 euros, gratuit pour les enfants