Philippe Michel-Kleisbauer: «Plus assez de vétérans après »
Membre de la commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale, le député MoDem de la 5e circonscription du Var est mobilisé pour que le devoir de mémoire envers ceux qui ont combattu, qui ont été blessés, qui sont morts pour avoir fait leur devoir en répondant à l’appel de la République, perdure.
Vous évoquez dans votre rapport un « fort risque d’essoufflement » après . La mémoire est-elle menacée ?
Depuis et le début du centenaire de la Première guerre mondiale, les commémorations bénéficient d’un budget revu considérablement à la hausse. Pour la seule année , la Mission du centenaire s’est ainsi vue octroyer une dotation exceptionnelle de M€, soit une augmentation de , M€ par rapport à . Mais au lendemain du novembre , une fois les commémorations terminées, on va vite revenir à la normale, retomber dans le traintrain. Une fois l’euphorie passée, j’ai peur que beaucoup d’associations mémorielles disparaissent par manque d’adhérents. À ce sujet, l’an fait figure d’épouvantail. À cette date, on sait que le nombre d’anciens combattants aura atteint un seuil critique, ne permettant pas d’assurer la relève au sein des associations.
Même dans un département comme le Var, le plus militarisé de France ?
Si vous faites allusion aux militaires qui constituent ce qu’on appelle la génération du feu, ils ne sont pas dans la même logique que leurs aînés. Et puis ils sont encore trop jeunes pour penser à rejoindre les associations d’anciens combattants d’ici . Avec Joseph Zimet, le directeur de la Mission du centenaire, on a là un défi important à relever : préparer une nouvelle génération de passeurs de mémoire !
Cela passe-t-il par le choix d’une seule date de commémoration ?
Les associations patriotiques n’y sont pas encore prêtes. Mais personnellement, j’y suis favorable. Aujourd’hui, le calendrier des cérémonies commémoratives nationales ne compte pas moins de dates. Au lieu de diluer ainsi le message de mémoire, on devrait opter pour une seule journée – à ce sujet, le novembre s’impose assez naturellement – au cours de laquelle on rendrait hommage à toutes les générations du feu. C’est ce que font les Anglo-saxons avec le Veterans Day ou Poppy Day qui connaît un succès populaire autrement plus important que nos multiples commémorations où, il faut bien l’avouer, n’assistent que les élus et les porte-drapeaux !