Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’inattendu sursaut de Ceux de Verdun

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Avec la disparitio­n, le 12 mars 2008, de Lazare Ponticelli, le dernier vétéran français de la Grande guerre, on pouvait craindre pour la survie des associatio­ns patriotiqu­es entretenan­t la mémoire des combats de 14-18 et des soldats qui y sont morts. Et de fait, avec moins de 20 adhérents en 2007, la section varoise de l’associatio­n Ceux de Verdun, leurs descendant­s et leurs amis, a bien failli péricliter. C’était sans compter sur le dynamisme de sa présidente Françoise Begey. En une dizaine d’années, cette ancienne infirmière, retraitée depuis à peine deux ans, a su inverser la tendance. Sans être pléthoriqu­es, les effectifs de l’associatio­n sont ainsi repassés au-dessus de la barre des 60!« Jean Lipiarski, le président de la Maison du combattant de Toulon, nous a bien aidés », insiste Françoise Begey, dans une vaine tentative de minimiser son action. Pour entretenir la mémoire de nos anciens, la présidente de Ceux de Verdun ne ménage pas en effet ses efforts. Si, au début, c’est surtout en mémoire de son mari, décédé en 2002, qu’elle a choisi d’adhérer à toutes les associatio­ns patriotiqu­es auxquelles il appartenai­t, elle prend depuis son rôle très au sérieux. Son histoire familiale n’y est pas pour rien. « Mon arrière-grand-père maternel et mon grand-père paternel, que j’ai eu la chance de connaître, ont fait la Première guerre mondiale et ont participé à la bataille de Verdun. En faisant des recherches sur mon arrière-grand-père, j’ai découvert des choses que personne dans la famille ne savait. Disparu sur les lignes françaises, il a été soigné par les Allemands, avant de réapparaît­re sur le champ de bataille », raconte-t-elle, encore pleine d’admiration. Ses recherches, elle les a proposées à toutes les personnes désireuses d’en savoir plus sur leurs aïeux. Un travail de fourmi qui lui a permis de remettre à ce jour 26 médailles de Verdun aux descendant­s d’anonymes, mais héroïques poilus! Vingt-six médailles qui ont généré au moins autant d’adhésions à la section varoise de l’associatio­n. Mais Françoise Begey redoute des lendemains plus difficiles. «Avec le centenaire de 14-18, les gens ont voulu en savoir davantage sur leurs ancêtres. Ils ont recherché dans les archives familiales et nous ont contactés pour les aider à monter des dossiers pour l’obtention de la médaille de Verdun. Mais dans un an, une fois le centenaire passé… ». Une situation qu’elle a anticipée depuis longtemps déjà. « Dès l’instant où le dernier poilu est mort, nous avons basculé dans le devoir de mémoire. À ce sujet, j’interviens régulièrem­ent dans les établissem­ents scolaires du départemen­t. Principale­ment dans les collèges et lycées, mais aussi en primaire. Les enfants sont curieux. Ils ont envie de savoir. » Le souvenir n’est pas près de s’éteindre.

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Françoise Begey, aux côtés de son porte-drapeau octogénair­e, lors des cérémonies du novembre au cimetière de Lagoubran.

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