Le bateau du futur
Arrivé hier, Energy Observer est un catamaran 100% autonome en énergie, grâce au vent, au soleil… et à l’eau de mer ! Du 18 au 26 novembre, un « village » pour le découvrir sera installé à côté du casino Joa
Parti pour un tour du monde de six ans, le catamaran est arrivé hier dans la rade. Du au novembre, ses technologies qui le rendent autonome à % grâce aux énergies renouvelables seront présentées au public.
Energy Observer est un bateau en avance sur son temps. Alors que son escale était annoncée à La Seyne du 18 au 26 novembre, le catamaran a profité d’une fenêtre météo pour passer le cap Sicié au point du jour et arriver hier matin dans la rade. Plus ou moins en catimini. Car, même si son allure futuriste attire déjà l’oeil des curieux, le grand public devra patienter encore une grosse semaine avant de découvrir ce qui fait le sel de ce navire hors du commun. Le temps que les membres d’équipage prennent quelques journées off bien méritées, d’abord. Et que soient montés ensuite sur l’esplanade Marine, juste
à côté du casino Joa, les deux grands dômes d’un «village» dédié.
(1) Pourquoi une telle installation ? Parce qu’à l’heure où la pollution atmosphérique des ferries, paquebots et autres cargos n’en finit plus d’asphyxier nos ports, c’est une embarcation entièrement propulsée aux énergies renouvelables qui nous rend visite. De surcroît au tout début d’une odyssée de six ans sur les mers de la planète qui risque de faire des vagues. En juillet dernier à Paris, son lancement en présence du ministre de la Transition énergétique Nicolas Hulot l’avait jeté en pleine lumière. Initialement bateau de
course de 30 m de long, avec lequel Peter Blake a remporté le Trophée Jules Vernes en 1994, l’Energy Observer a été entièrement restructuré. Ce laboratoire flottant est aujourd’hui le premier navire 100 % autonome à tenter un tour du monde sans émission de gaz à effet de serre ni particule fine.
Il peut marcher à l’eau de mer !
Comment? Grâce à un mix énergétique inédit. Ce sont 130 m2 de panneaux photovoltaïques et deux éoliennes de 6,50 m en forme de spirales, sans oublier une aile géante de kite, qui permettent au navire d’atteindre les 28 km/h. Mais «le clou du
spectacle» se situe encore ailleurs. Energy Observer peut aussi fonctionner à l’hydrogène. Autrement dit… à l’eau de mer ! Prélevé, dessalinisé, le liquide est transformé en hydrogène grâce à un électrolyseur. En (très) gros, le gaz devient ensuite de l’énergie via une pile à combustible qui peut alors alimenter, notamment la nuit, les deux moteurs à propulsion électrique. Bref, un procédé quasi révolutionnaire. L’objectif de l’étape seynoise consistera justement à promouvoir ces technologies avant-gardistes et le concept plus global de nécessaire transition énergétique. Depuis le départ officiel de
Saint-Malo le 26 juin dernier, le port varois n’est d’ailleurs que la 10e des 101 escales prévues, où les rendez-vous avec des chercheurs et industriels doivent s’enchaîner. Possibilité sera également donnée à tout un chacun de rencontrer l’équipage de l’Energy Observer mais aussi, à l’ombre du mythe de la Calypso et son commandant Cousteau, de découvrir des films produits à bord et autres démonstrations de réalité virtuelle. Ce sera surtout l’occasion d’appréhender le projet global de celui que l’on surnomme déjà le Solar Impulse des mers. Lors de son inauguration, Victorien Erussard, le capitaine,
avait résumé l’état d’esprit: «On me demande souvent pourquoi on ne fait pas un bateau à voile. Mais depuis des millénaires, on sait naviguer avec un voilier ! Nous, on veut montrer que l’écologie, ce n’est pas vivre en ermite dans le désert. Ce sont des solutions high-tech que l’on souhaite voir se développer dans les années à venir ». 1. Le village sera ouvert tous les jours de 10h à 18h (hormis le 20 novembre: fermeture exceptionnelle dès 16h).
En savoir + http://www.energy-observer.org/ Facebook : Energy Observer Expedition