TPM : le maire de Six-Fours exprime ses inquiétudes
S’agit-il d’une simple crise de croissance ou de la fin de l’union sacrée entre les douze maires de Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) ? Alors que la transformation de l’agglomération en métropole doit intervenir dans six semaines, des tensions sont apparues ouvertement, hier, lors du conseil communautaire. Le débat s’est cristallisé sur la question du tarif de l’assainissement de l’eau. Une compétence déjà partagée depuis 2009 par les douze communes et dont le taux de redevance doit être progressivement harmonisé d’ici 2023.
Le FN questionne l’efficacité financière
Premier à commenter la délibération, le porte-parole des élus FN Jean-Yves Waquet
(1) regrette que l’objectif de tarif commun (2,1035 € par mètre cube) soit supérieur au taux actuel le plus élevé (2). « J’ai peur qu’en 2023 TPM soit le territoire où la facture d’eau totale est la plus chère de France, déplore l’élu toulonnais. [...] Une nouvelle fois, on constate que le transfert à TPM de certaines compétences se traduit par une augmentation à charge des usagers, alors que ce transfert devait aboutir à une meilleure efficacité financière... » En réponse, Hubert Falco minimise l’impact de ces hausses (qu’il chiffre à 8,33 euros par an maximum) et évoque les lourds investissements qui vont être réalisés à l’échelle de l’agglomération.
« Tous perdants » pour J.-S. Vialatte
Le président de TPM invoque « l’esprit de solidarité et de complémentarité » qui aboutit, selon les domaines, à ce que des communes soient « tantôt gagnantes, tantôt perdantes ». Jean-Sébastien Vialatte réclame alors la parole. « Dans ce cas précis, toutes les communes sont perdantes, puisqu’on s’aligne sur un taux nettement supérieur à la commune la plus chère. [...] Si le passage en métropole se traduit par une augmentation massive des impôts, je me pose la question de l’acceptabilité par la population de ce passage .» Regards noirs sur les bancs de la majorité, tandis que l’opposition FN, traditionnellement « métrosceptique », boit du petit-lait. Plusieurs maires se relayent alors au micro pour dire tout le bien qu’ils pensent du processus intercommunal. Hubert Falco reprend la parole : « Nous avons pris la décision en bureau des maires et si elle ne plaît
(3) pas à certains, ils n’ont qu’à venir en bureau des maires », lance-t-il en toisant Jean-Sébastien Vialatte. Le débat s’achève par un appel du maire de Hyères, Jean-Pierre Giran, en forme de synthèse « On ne peut pas raisonner au cas par cas. Si on n’a pas d’ambition métropolitaine, on n’y arrivera pas ». 1. Désormais unis au sein du groupe
« Rassemblement bleu marine » 2. Actuellement compris entre 1,52 euro à La Crau et 1,98 euro au Pradet 3. Réunion de travail réunissant les douze maires de l’agglomération.