Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un enfant reçoit une greffe de peau modifiée par thérapie génique sur  % de son corps

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Un enfant de 7 ans souffrant d’une maladie génétique a reçu une greffe de peau couvrant 80 % de la surface de son corps. Et pas n’importe quelle greffe, puisque le petit garçon a reçu ses propres cellules de peau modifiées par thérapie génique. Cette première mondiale, réalisée par une équipe de médecins allemands et italiens, a été dévoilée le 8 novembre dans la prestigieu­se revue Nature. Un petit garçon de 7 ans, réfugié syrien, est admis à l’hôpital pour enfants de Bochum en juin 2015 dans un état très critique. Les médecins lui diagnostiq­uent une épidermoly­se bulleuse. Cette maladie génétique rare, qui touche environ une naissance sur 53 000 dans le monde, est due à une mutation dans un gène impliqué dans la structure de la peau. Sans ce gène, les cellules de l’épiderme – la couche externe de la peau – n’adhèrent pas correcteme­nt à leur tissu de soutien sous-jacent. Au moindre choc, à la moindre égratignur­e, la peau, qui n’a ni élasticité ni résistance, se détache. Les médecins allemands appellent alors à l’aide une équipe de chercheurs italiens qui, en 2006, avait réalisé avec succès une greffe de peau à partir de cellules-souches génétiquem­ent modifiées chez un patient atteint d’épidermoly­se bulleuse. En septembre 2015, l’équipe se rend au chevet de l’enfant afin de prélever un peu de peau restée intacte. L’objectif ? Donner à ces cellules de peau la bonne version du gène dont la mutation est à l’origine de la maladie. Entre octobre 2015 et janvier 2016, trois opérations ont permis de greffer sur le petit garçon cette nouvelle peau. Seulement 8 mois après l’opération, les cellules défaillant­es avaient laissé place aux cellules réparées, issues des cellules-souches génétiquem­ent modifiées. « L’épiderme régénéré est resté robuste et résistant aux contrainte­s mécaniques et n’a pas développé de cloques ni d’érosion au cours des 21 mois de suivi », écrivent les auteurs de l’étude. Bien qu’il reste encore étroitemen­t surveillé par les médecins, le petit garçon a enfin pu commencer une vie normale.

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