Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«On n’est pas chez Hanouna ! »

Magazine La journalist­e Élisabeth Quin a réussi à imposer 28 Minutes, son rendez-vous d’informatio­n sur Arte

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Élisabeth Quin présente 28 Minutes, un magazine d’info sur Arte, du lundi au vendredi. Depuis cinq ans, la journalist­e réalise des audiences croissante­s, avec 640000 téléspecta­teurs en moyenne en 2017. Interview à la sauce Quin… Vous aviez déclaré qu’Arte avait joué la contreprog­rammation et le décalage en choisissan­t une femme. N’estce pas, quelque part, une forme de sexisme ? Non. La chaîne avait porté, à l’époque, un regard objectif sur ce qui se passait à 20 heures, sur toutes les chaînes : en l’occurrence des JT ou Le Grand Journal ,sur Canal +, tous menés par des hommes. On n’en pouvait plus de ces journaux mal hiérarchis­és et qui n’apportaien­t pas la réflexion qu’on en attendait. Puisqu’il y avait des hommes partout, il fallait en toute logique une femme. Et cela aurait dû être fait depuis longtemps. Étaitce difficile de partir d’une page blanche ? C’était passionnan­t de travailler en partant du début, de créer un programme plutôt que de reprendre quelque chose qui existait déjà, avec le risque de la comparaiso­n. Vous n’auriez donc pas

accepté de reprendre Le Grand Journal ? Vous plaisantez ? Ça a été fait par qui on sait, avec les dégâts que l’on sait. Maintenant, rideau ! Comment analysezvo­us votre succès d’audience ? On a répondu à une attente du public, sans savoir qu’elle existait, le public n’en étant pas conscient luimême.

C’était de comprendre d’une autre manière, avec des débats et des analyses en profondeur, le monde dans lequel on vit. Il y avait de la place pour une autre manière d’envisager l’actualité avec des gens qui savent de quoi ils parlent. Les JT ne suffisent pas pour expliquer notre monde. Il y a aussi un « ton Élisabeth Quin »… Sans doute. Je respecte infiniment les invités, mais je m’amuse, je jubile de faire ce que je fais. Il faut de l’humilité, de la modestie et savoir dire que l’on ne sait pas tout. Il est bon aussi d’être léger et humoristiq­ue sans tomber dans la gaudriole. Quelle limite vous posezvous ? Celle de la décence. Nous avons des éditoriali­stes, comme Claude Askolovitc­h, des dessinateu­rs de presse, dont le métier est la satire, et des journalist­es qui exercent leur esprit critique. Je n’ai jamais eu à pondérer ou à gommer des choses dans leurs propos ou leurs dessins. On est responsabl­es. On n’est pas chez Hanouna ! PROPOS RECUEILLIS PAR GILLES BOUSSAINGA­ULT

28 Minutes à 20 h 05 sur Arte

INFO+

Née le 23 mars 1963 à Paris, Élisabeth Quin fait ses premiers pas sur la radio de SOS Racisme, puis sur Ouï FM. Elle participer­a ensuite à Rive droite, rive gauche, avec Thierry Ardisson, sur Paris Première. En 1994, elle collabore à l’émission Rappetout, présentée par Bernard Rapp (France 3). Elle présente 28 Minutes depuis 2012 sur Arte.

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lisabeth Quin : « On n’en pouvait plus de ces journaux qui n’apportaien­t pas la réflexion qu’on en attendait ».
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