JOURNÉE, TOULON - RACING , LE NOVEMBRE À H ) Laborieusement dans les clous
Les Toulonnais, pensifs, profitent de leur semaine de repos pour panser quelques plaies nées de la défaite contre les Agenais. En attendant des jours et un jeu meilleurs
Et pourtant, elle tourne aurait murmuré Galilée, alors condamné à la prison à vie lors de son procès en 1633. Quel rapport existe-t-il entre l’astrologue italien qui a abjuré le système héliocentrique de Copernic et le RCT qui, près de 400 ans plus tard, tourne sur trois cylindres dans sa course à la qualification directe ? Dans les deux cas, il est question d’étoiles. Pour le premier, il les regardait dans le ciel, pour le second, il espérait les apercevoir sur le terrain.
La course derrière
Si le savant italien fut victime, à l’époque, d’une cabale, Toulon en reste encore à l’abri même si Galthié et ses hommes essuient bien des critiques, souvent justifiées. La récente défaite contre le promu agenais fait écho aux succès étriqués sur La Rochelle (26-20) et Toulouse (20-16) à Mayol. Le seul succès à l’extérieur, au Stade Français (19-15), permet aux Toulonnais de compter un classement britannique positif (+2). Sans oublier les cinq bonus, dont trois défensifs glanés contre Clermont, BordeauxBègles et Agen. Le Racing 92 (24) et Bordeaux-Bègles (23) talonnent le RCT qui totalise 25 points grâce aux deux points de bonus offensifs acquis face à Paris et Brive. Comme Toulon, ces deux adversaires comptent cinq victoires pour quatre défaites. Actuellement 5es, les hommes du président Boudjellal sont toujours dans le coup pour la qualification, même s’ils font, après le revers subi dans le Lot-et-Garonne, la course derrière. Les étonnants Lyonnais (33), les solides Montpelliérains (32), les réguliers Rochelais (30) et les Toulousains ressuscités (28) ont pour l’instant le vent en poupe alors que côté varois, on essaie d’avancer contre vents et marées.
Attention au cache-misère
Le staff technique toulonnais connaît mieux que quiconque les carences de ses hommes. Les crises et prises de bec ne sont logiquement pas étalées au grand jour. « Ce qui se dit dans le vestiaire doit rester dans le vestiaire », répètent les membres du groupe même si des fuites sont distillées ça et là. Cette semaine, les joueurs vont souffler. Le staff va essayer de digérer l’échec agenais. Il tentera de remobiliser un groupe qui marche sur trois pattes. Sans renier leurs convictions, le manager et ses adjoints vont devoir corriger le tir pour mettre en adéquation leur jeu rêvé et la réalité du terrain. Au soir de la défaite contre Agen, Galthié se glorifiait que sa ligne de trois-quarts ait marqué quatre essais. Il faisait, de façon lapidaire, peser la défaite sur les seuls avants. C’est un peu vite oublié les loupés de deux charnières expérimentales. Le fonds de jeu ambitieux prôné aujourd’hui à Toulon n’est pas au rendez-vous dans ce premier tiers de championnat. Et ce n’est pas les deux succès miraculeux obtenus en Champions Cup contre les Scarlets puis à Trévise qui peuvent servir de cache-misère... L’effectif en place et les joueurs désignés répondent-ils aux exigences de ce rugby dit contemporain ? Une chose est sûre, ce n’est pas en jetant l’opprobre sur les uns et en dédouanant ou tressant des louanges aux autres que ce RCT-là va avancer dans le bon chemin. Dans le rugby la notion de collectif est et reste primordiale. Les têtes pensantes toulonnaises ne peuvent l’oublier. Au vu de son classement, on pourra toujours penser, « Et pourtant, elle (cette équipe toulonnaise) tourne ». Certes, mais ses rotations sont des plus laborieuses. Voilà pourquoi, le RCT ne doit pas perdre le Nord même si sa voie, pour le reste de cette saison, n’aura rien de lactée… INFORMATION : RÉSERVATION (SEUL SITE OFFICIEL GARANTI) :