Coup de filet antiterroriste : huit suspects incarcérés
Le retentissant coup de filet antiterroriste opéré mardi, simultanément à Menton, en Suisse et dans la région parisienne, a conduit à l’incarcération, hier, de neuf des dix suspects arrêtés. Tous ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Cette cellule aux profils bien disparates, dont les membres sont âgés de 18 à 65 ans, préparait manifestement une action violente sur le territoire français.
L’imam, le légionnaire et les jeunes Mentonnais
L’interception de leurs communications, notamment via la messagerie cryptée Telegram, ne laisserait guère de doute sur leur intention de passer à l’acte. Toutefois les contours exacts de cet attentat en préparation resteraient, selon une source judiciaire, «mal définis »:« Dans leurs échanges les suspects conversaient sur différents modes de passage à l’acte possibles. » C’est donc sur Telegram, cette messagerie qu’utilisait déjà le réseau Kassim à l’origine, notamment, de l’attentat raté aux bombonnes de gaz de Notre-Dame de Paris, que les protagonistes de cette nouvelle affaire de terrorisme planifiaient leurs funestes plans. Parmi eux figurent cinq Mentonnais. Les frères Ziari, Yannis et Yassine, et les frères Lanvin, Benjamin et Jordan, dont les projets de départ en Syrie avaient attiré l’attention des services de renseignement dès 2015. L’année suivante, Frédéric Renet, un ancien légionnaire de 62 ans était à son tour entré dans le viseur de l’antiterrorisme, parce qu’il relayait sur son compte Facebook la propagande de Daesh. De sympathisants à la cause djihadiste, ceux-là avaient manifestement franchi un cap dans leur radicalisation. Les enquêteurs de la sousdirection antiterroriste de la police judiciaire et de la direction générale de la sécurité intérieure qui ont conjointement mené les investigations, suspectent un pseudoimam d’origine bosniaque installé en Suisse de les avoir incités à passer à l’action. Cet homme de 27 ans qui se faisait appeler Abd al Muhaymin al-Bosnie et avait, selon une source judiciaire, «une activité extrêmement soutenue sur les réseaux sociaux». C’est lui qui, déjà, aurait incité au printemps dernier une jeune de 13 ans à commettre un attentat lors de la fête de la musique à Vitry.