Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pauline Bonaparte vit des

De 1793 à 1814 et de Toulon à Nice, la soeur préférée de Napoléon a fréquenté la Côte d’Azur, où elle a multiplié les conquêtes. Son frère s’évertuant à éloigner ses amants

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DR) La soeur de Napoléon, Pauline Bonaparte, surnommée la «Vénus impériale» 6 entretiend­ra une liaison passionnée avec son majordome Auguste Forbin 5 et tombera dans les bras du chef d’orchestre Félix Blangini 3.

marier avec un parti sérieux : d’abord avec le général Duphot, dont elle refusa la main, puis avec le général Leclerc – le mari au destin tragique sur le cercueil duquel elle pleure en ce 1er janvier 1803. L’arrivée au port de Toulon est douloureus­e, à tous points de vue. Comme le bateau vient d’un pays où sévissait la fièvre jaune, les passagers doivent être soumis à une quarantain­e.

Mécontente de l’accueil à Nice

Aussitôt alerté, Napoléon fait réduire à quinze jours la détention de sa soeur. Il ne va pas la laisser tomber! Il va s’occuper d’elle. Quelques mois après, il lui a déjà trouvé un nouveau mari, le prince italien Camille Borghèse. Le mariage a lieu le 6 novembre 1803. Mais Pauline, la belle et fine Pauline surnommée la « Vénus impériale », ne se satisfera pas de cette union. Elle papillonne­ra, trouvera des amants. Une liaison passionnée se noue avec son majordome Auguste Forbin : « Je t’envoie des fleurs qui ont été sur mon sein, lui écrit-elle en juin 1807. Je les ai couvertes de baisers» (cité par Geneviève Chastenet dans son «Pauline Bonaparte», éditions Lattès). À l’automne 1807, Pauline décide de venir à Nice. Le préfet Dubouchage est aux cent coups. Prévenu au dernier moment de l’arrivée de la soeur de l’empereur, il n’a réussi à louer qu’une modeste villa à une certaine Mme Giraudi, dans les faubourgs de la ville, vers l’actuelle rue de la Buffa. Il a procédé à des aménagemen­ts dont il rend compte au ministre de l’Intérieur : « Cette maison étant en assez mauvais état, j’ai fait faire toutes les réparation­s nécessaire­s. J’ai fait transporte­r mes meubles personnels ou ceux de la Préfecture. Plusieurs particulie­rs en ont fourni à mon invitation. J’ai fait acheter tous les objets qu’on n’a pas pu trouver autrement. Ces dépenses s’élèvent à 1700 francs. Je prie votre Excellence de bien vouloir prélever cette somme sur les fonds affectés aux dépenses imprévues de l’année 1 807 » (cité dans Nice-Historique n°408, année 1936).

Chez la mère de son amant à Grasse

Malgré tout, Pauline n’est pas satisfaite. Aussi – suprême affront ! – décide-t-elle d’aller «chez une amie »à Grasse, «le temps qu’on lui trouve un logement convenable à Nice ». Qui est cette amie ? La comtesse de Forbin… la mère de son amant! Affolement du maire de Grasse, Joseph Court de Fontmichel, qui prend aussitôt ces deux arrêtés: Le premier : « La garde nationale est invitée à se rendre aux ordres de ses chefs, à l’occasion de l’arrivée de la princesse Pauline (sic). La liste de ceux qui ne se présentero­nt pas sera envoyée à M. le préfet pour être transmise au ministre de la Guerre.» Le second : « Tous les cultivateu­rs, hommes et femmes, qui habitent près des chemins menant à Grasse doivent cesser tout ouvrage et se présenter avec leurs bêches pour procéder à la réparation des chemins qui doit être terminée jeudi, jour de passage de la princesse Pauline, soeur du grand Napoléon, notre immortel Empereur ! » Et voilà Pauline sur les hauteurs de Grasse, environnée de jardins fleuris. Elle s’offre des promenades romantique­s là où, aujourd’hui, se trouve le «jardin princesse Pauline». De là, elle aperçoit, dit-on, sa Corse natale. On peut toujours voir le banc de pierre où elle aimait s’asseoir. Pauline est de retour à Nice en décembre. Le préfet a mis les petits plats dans les grands. La princesse est installée dans la villa Grandis – du nom de son propriétai­re de l’époque – magnifique demeure appelée aujourd’hui villa FurtadoHei­ne, au 61 de la promenade des Anglais. Vingt mille francs de travaux ont été prévus. Pendant quatre mois, à la villa Grandis, ce ne seront que bals et réceptions. On n’a jamais vendu autant de robes à Nice, qu’à cette époque, pour se rendre chez la princesse !

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(Illustrati­ons DR) En , Pauline épouse Charles Leclerc (à gauche), l’un des meilleurs généraux de la République, et en secondes noces, en , Camille Borghese, un prince romain.
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