Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les années folles du prince

Notre Histoire Entre fêtes, bals, casinos et maîtresses, le futur roi Edouard VII, a bien profité de la vie à Cannes et Monaco avant d’accéder au trône d’Angleterre en 1901

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y arrive avec son épouse et sa suite: un médecin, deux écuyers, deux valets de chambre, deux valets de pied. Il connaît là une première aventure. Jane Chamberlay­ne est une jeune américaine, originaire de Boston, qui voyage avec ses parents. Elle a le regard affectueux, les pommettes rougissant­es, le charme d’une jeune fille en fleur. Le prince, âgé de 31 ans, est attendri, lance une invitation. Jane trompe la surveillan­ce de ses parents, se laisse séduire. C’est l’une des premières incartades du prince de Galles. Alexandra, la femme, qui sera si tolérante par la suite, découvre avec colère cette première infidélité et met son époux à la porte. Celuici ira se consoler chez une autre maîtresse – dont Alexandra, semble-t-il, ignorait l’existence : la comtesse de Pourtalès, qui habitait dans sa villa sur les hauteurs de Cannes. Les aventures féminines vont se succéder. Le prince de Galles n’a pas un physique de Don Juan. Il est plutôt bedonnant, mais il a un charme fou. Son identité princière achève d’attirer les jolies femmes. Les rendezvous ont lieu dans des hôtels ou villas ou à bord du yacht Britannia, ancré à Cannes ou à Monaco.

Sa maîtresse présentée à la reine

Les historiens ont attribué cinquante-cinq liaisons au Prince de Galles. Certaines ont été éphémères. Quelle est donc cette jolie brune au regard ravageur, accrochée à son bras au milieu des tapis verts au casino de MonteCarlo ? Lady Churchill, en personne! La mère de Winston, enjôleuse et brillante, se fait promener de bals en soirées entre Cannes et Monaco. Mais la femme est volage. La liaison ne durera pas. D’autres seront plus longues. Avec Lily Langtry en particulie­r. En 1877, « Bertie » rencontre cette célèbre actrice britanniqu­e au regard nostalgiqu­e, portant le chapeau à ravir, lors d’un dîner en présence de son mari. Coup de foudre. « Bertie » et Lily se rencontren­t le plus souvent possible. La vie est belle pour les amants dans l’ambiance mondaine et feutrée des tapis verts monégasque­s ou sous l’ombrage discret des pinèdes de la Côte. La liaison dure si longtemps que le prince ose présenter sa maîtresse à sa mère la reine. Un jour, Lily est enceinte. Il n’est pas sûr qu’Édouard soit le père. Mais celui-ci s’arrangera pour que l’enfant, prénommé JeanMarie, naisse discrèteme­nt dans une clinique française. 6, 3 Britannia / ,. 5, 1

Lily Langtry finira sa vie à Monaco, à la villa le Lys, où elle mourra en 1929. La villa, située près de l’escalier Sainte-Dévote, a été démolie en 2 017. Édouard ne compte pas son argent lorsqu’il a un caprice. Un jour, en 1893, une « amie » américaine, Mrs Ogden Goelet, séjournant au Bristol à Cannes, lui demande ce qui lui ferait plaisir. Il réclame un concert de la chanteuse Yvette Guilbert. On téléphone à l’artiste à Paris.

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Avant de devenir roi, Edouard VII marié à Alexandra a eu pour maîtresse Lady Churchill et Lily Langtry qu’il courtisait sur son yacht ou dans les palaces tels le Gray d’Albion à Cannes
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