Renaud Muselier veut une « écotaxe régionale »
Hier s’est tenu à Marseille un sommet environnemental sur la Méditerranée du futur. Plusieurs pays et personnalités y ont participé. Le président de Paca financera des projets régionaux dès 2018
Marseille a accueilli hier son sommet pour le climat. Baptisé « Méditerranée du futur » et proposé par le conseil régional Paca, il avait pour but de trouver des solutions pour limiter le réchauffement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Ce n’est pas un événement international de plus sur le climat », a affirmé Renaud Muselier, le président de Paca. « Réactiver le réseau de coopération euro-méditerranéenne, permettre aux pays du sud d’accéder à une industrie puissante sans qu’elle pollue outrageusement un environnement à l’équilibre fragile, que les populations de toute la Méditerranée aient accès à l’eau potable sans épuiser l’or bleu... » comptent parmi les intentions de ce sommet.
L’argent de l’Europe et de la Région
Le prince Albert II de Monaco ; Hachem Hmidi, secrétaire d’État tunisien auprès du ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables ; Cesar Abi Khalil, ministre libanais de l’Énergie et de l’Eau ; Ihab Fahmy, secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée ; Corinne Lepage, ancienne Le président de Paca dispose de % du budget de la Région pour limiter le réchauffement climatique.
ministre de l’Environnement ; Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie ; JeanYves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères... C’est tout un aréopage qui était invité hier à Marseille, pour cette journée de réflexion. Beaucoup d’idées ont été avancées mais peu de financements ont été proposés ou concrétisés. Toutefois Renaud Muselier s’est dit sûr de lui, du moins pour faire de la région Paca, « la vitrine des
accords de Paris » et avoir « une COP d’avance. » Il compte sur les 20% de son budget 2018 qu’il veut y consacrer pour limiter le réchauffement en dessous de 2 °C. Ils financeront cent projets ayant pour thématiques la terre, l’air, la mer, l’énergie et le bien-être. Effort qui sera porté à 30% du budget d’ici la fin de son mandat.
« Une planète pas extensible »
Mais il mise aussi sur l’Europe. Et Jean-Yves Le Drian
est sur la même longueur d’onde : « L’Europe ne peut se projeter sans prendre en compte la dimension méditerranéenne de son avenir. » Selon Renaud Muselier, «il faut des propositions concrètes. Zéro plastique en mer, le traitement des déchets et des eaux usées : qui peut refuser cela ? » Pour le prince Albert de Monaco, la problématique est claire : « Il faut concilier les besoins d’une humanité de plus en plus nombreuse et ceux d’une planète qui n’est pas extensible. Il faut donc inventer un nouveau modèle par lequel la Méditerranée jouera un rôle central. À travers la mer c’est nous-même que nous voulons sauver. » Un message que tout le monde a compris... sauf que tous les pays méditerranéens ne disposent pas des mêmes richesses pour financer le sauvetage de la planète. Renaud Muselier envisage de créer une taxe sur les poids lourds en transit. Elle servira à financer le développement des transports en commun. Des poids lourds « qui usent nos infrastructures et polluent notre air sans contrepartie » a indiqué le président de Paca, en marge du sommet. Cette taxe avait déjà été évoquée par Christian Estrosi, avant qu’il ne cède la présidence de la Région à Renaud Muselier.