Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Jean-Pierre Véran : « Il faut faire des efforts » Interview

Le président de l’Associatio­n des maires du Var a réuni plus d’une centaine d’entre eux à l’occasion de leur assemblée générale annuelle durant laquelle il a entendu leurs doléances

- PROPOS RECUEILLIS PAR C. L.

Réunie il y a plusieurs jours à La Crau, l’assemblée générale de l’Associatio­n des maires du Var a rassemblé près de  premiers magistrats, des présidents d’intercommu­nalités, ainsi que la plupart des députés varois nouvelleme­nt élus sans oublier le préfet du Var, Jean-Luc Videlaine. L’occasion pour le président Jean-Pierre Véran de faire le point sur l’actualité des communes et leurs principale­s préoccupat­ions.

Quel bilan tirer de cette assemblée générale ?

On avait  maires présents ou représenté­s, ce qui est très bien. Nous avions aussi tous les parlementa­ires En Marche ainsi que Jean-Louis Masson. La plupart de ces députés sont des nouveaux et ont appris ce qu’étaient les maires. Ils étaient contents car on a pu faire un peu l’analyse. Et moi qui n’aie pas la langue de bois, je sais reconnaîtr­e les choses qui vont bien et celles qui vont mal.

Justement, on entend souvent les maires dirent que les choses vont mal…

Au niveau des dotations, vous entendez la plupart des maires dire qu’ils en sont privés. Dans le Var, on a eu la chance de mettre au point nos dossiers avec les services de l’État qui ont été assez réactifs pour l’année . De sorte qu’au niveau des dotations on s’en est pas mal sorti, sauf au niveau des contrats de ruralité. Pour le reste – fonds de soutien à l’investisse­ment, dotations de l’État, fonds de compensati­on de la TVA – tout a été systématiq­uement réglé. Et, c’est à noter, pour  la dotation de solidarité rurale, qui concerne les communes rurales, va augmenter de  millions d’euros pour la France entière. C’est quand même pas mal !

Donc tout va bien dans le Var ?

Non, par contre il y a des coupes claires, je l’ai dit aussi. Le président Macron a demandé de faire des efforts avec  milliards d’économie sur cinq ans, qui toucheront en particulie­rs les collectivi­tés c’est-à-dire les grandes villes. Il y a des difficulté­s qui sont là, mais lorsqu’on fait l’analyse des opérations pour , on notera une stabilité de la dotation globale de fonctionne­ment, c’est important.

La question des emplois aidés a quand même fait tiquer ?

On les réduit de moitié. Ils vont être surtout affectés aux associatio­ns, au handicap et aux groupement­s scolaires. Les contrats, c’est certes une machine importante, mais ce n’est pas une fin en soi. C’est abominable de renvoyer d’année en année des décisions concernant l’avenir des gens. C’est comme les contrats d’avenir et les contrats jeunes. Alors, on peut être pour ou contre, mais on est dans une situation où tout le monde doit faire des efforts. Les collectivi­tés locales font des efforts à leur niveau, mais on ne peut pas dire, dans le Var, que les communes rurales qui se plaignent beaucoup, manquent de fonds. Je citerai Mazaugues et son école, Châteauver­t (restaurant), Bras (crèche). Il y a pas mal de choses qui se mettent en place. La plupart des maires diront que ça ne suffit pas, mais moi je crois qu’on est arrivé dans une période où on ne peut pas distribuer comme on l’a fait à une époque.

C’est-à-dire ?

À une époque, le départemen­t aidait les communes à hauteur de  millions d’euros par an ; on est tombé à  millions. Ça fait un manque à gagner mais on est dans une période où il faut apprendre à travailler en groupe. Depuis le janvier , on est tous dans des «intercos ». Pour les infrastruc­tures lourdes, peut être vaut-il mieux prévoir une grande salle des fêtes mutualisée. Il faut apprendre à travailler davantage dans cet esprit. À partir de là, on réussira. Il y a des gestions qui sont plus ou moins difficiles car les maires veulent toujours faire mieux, on les comprend. Mais, il faut faire en fonction de ses moyens sinon on dérape.

La prévention des incendies, l’eau et l’assainisse­ment ont également été évoqués

Les contributi­ons des communes au service départemen­tal d’incendie et de secours (Sdis) ont été abordées. C’est difficile pour les plus petites. Il faut trouver un palliatif. L’idée est de faire payer les contributi­ons du Sdis par les intercommu­nalités qui feraient ensuite la répartitio­n auprès des communes. Cette option permettrai­t d’avoir des dotations plus conséquent­es et donc une capacité financière plus importante. Quant à l’eau et l’assainisse­ment, la loi NOTRe prévoit la gestion par les intercommu­nalités après . On n’est pas tout à fait d’accord parce que le budget sur l’eau est notre réserve. La plupart des maires des communes rurales gèrent leur eau et en tirent un peu de bénéfice. On a peur qu’en laissant ça aux communauté­s d’agglo on perde de notre crédibilit­é.

On ne peut pas dire que les communes rurales dans le Var manquent de fonds ”

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 ?? (Photo doc Var-matin) ?? Jean-Pierre Véran a écouté ses collègues maires en colère mais a tenu à rappeler que la situation n’est pas si noire et que chacun doit faire des efforts.
(Photo doc Var-matin) Jean-Pierre Véran a écouté ses collègues maires en colère mais a tenu à rappeler que la situation n’est pas si noire et que chacun doit faire des efforts.

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