MINI TRANSAT Cédric Faron, le dixième souriant
Le Toulonnais Cédric Faron a bouclé vendredi dernier sa première Mini Transat dans les clous qu’il s’était fixé : le top 10 (1). Le skipper de Marine Nationale avait la banane à son arrivée en Martinique. Si en voile, il y a les quarantièmes rugissants, lui est un dixième souriant! Il raconte sa course, son kif.
L’arrivée
« Elle se fait toujours dans une ambiance sympa. Je suis arrivé à 23 heures au Marin (en Martinique), et il y avait trois bateaux avec ma famille et mes amis. J’avais la banane, j’ai dansé sur le pont… Je n’étais même pas fatigué. Les organisateurs m’ont dit que j’étais le premier concurrent à arriver joyeux. »
Son classement et sa course
« Je n’avais pas la prétention de faire mieux que le top 10. Bon, la première étape était un carnage, le bateau était scotché, je n’avançais pas. J’ai été relégué à la 23e place. Mais globalement, c’est la course que je voulais faire. La 2e étape est partie très fort. Sur les trois premiers jours, j’étais même troisième. Il y avait 20-25 noeuds de vent, qui sont des conditions idéales pour mon bateau. À ce moment-là, j’ai tout donné, je ne dormais pas… Puis le vent n’a fait que mollir et je n’allais pas plus vite que les autres. Je suis passé en mode croisière, dans des conditions agréables. Le trou était fait avec le 11e. »
Sa plus forte sensation
« Le plus impressionnant, ça a été le passage entre les îles du Cap Vert. On est passé, en dix secondes, de 15 à 30 noeuds de vent. Ça a accéléré d’un coup, je me suis fait surprendre. J’aurais dû affaler, mais j’ai gardé mes voiles. C’était très con. Un coup à tout péter. Mais c’est passé. On a eu aussi quelques grains, que l’on ne voit pas arriver. Sur l’un d’eux, le bateau s’est couché à 90°, j’ai été éjecté d’un bord à l’autre… Et puis je suis reparti à fond. »
L’expérience humaine
« Dans l’ensemble, je n’ai jamais eu peur. Le bateau et moi, on était prêts. Je n’ai rien subi et j’ai presque trouvé ça facile. Surtout quand on imagine les conditions de navigation d’il y a plusieurs années. J’ai lu un livre sur Christophe Colomb, ça permet de relativiser. »
Son avenir
« Cette Mini Transat a confirmé que j’avais la vocation pour continuer la course au large. Ma reconversion (il est sous-marinier de profession, bientôt à la retraite) est toute tracée. Dans l’immédiat, je vais encore travailler sur mon bateau pour gagner en vitesse. Je participerai peutêtre à une course entre les Sables d’Olonne et les Açores l’été prochain, avant de passer le flambeau. L’année prochaine, je vais peut-être rejoindre le circuit professionnel, mais je ne peux pas en parler maintenant. » 1. Il a pris la 10e place, en 15 jours, 14 heures, 16 minutes et 20 secondes.