Des collégiens face aux métiers du yachting
À l’initiative de la Maison de l’emploi TPM, 35 jeunes de Toulon et La Seyne ont visité hier des entreprises du secteur de la grande plaisance à Saint-Mandrier. Objectif : susciter des vocations
Ce n’était pas encore un job dating mais tout (1) de même un peu plus qu’une banale sortie scolaire. Hier après-midi, 35 collégiens de 3e des établissements Paul-Eluard (La Seyne) et Django-Reinhardt (Toulon) ont ainsi rendu visite aux entreprises du Parc d’activités marines (PAM) de Saint-Mandrier. Un rendez-vous organisé par la Maison de l’emploi TPM (2), qui avait dans l’idée - pourquoi pas - de susciter quelques vocations parmi les jeunes en leur présentant un large panel de métiers liés à la grande plaisance. Leurs premières remarques n’ont pourtant pas tant concerné les filières de recrutement que l’objet yacht luimême. Il faut dire qu’il y avait de quoi être impressionné par les géants en plein lifting sur le parvis du chantier naval IMS. Alors quand Franck, le boss d’Iguacu, a commencé à parler gros sous - « un navire de 60 mètres, ça vaut un million de dollars le mètre et 10% de son prix en frais d’entretien à l’année » - ce sont des paires d’yeux ronds comme des billes qui ont suivi la visite de l’atelier de menuiserie marine. Une seule consigne : « C’est simple, ne touchez à rien : le bois que vous voyez, c’est du tek du Bangladesh à 10000 euros le m3 !»
Les entreprises ont des difficultés à recruter Derrière l’assistance captivée, Didier Dorn devait se dire qu’il avait tapé juste. « On a utilisé la semaine nationale école-entreprise pour mener cette action , nous a expliqué le directeur de la Maison de l’emploi. Après s’être penché sur le yachting de luxe, marché en plein essor, on s’est aperçu de deux choses: que les entreprises ont des difficultés de recrutement et que les jeunes ignorent la vitalité de ce secteur et ses débouchés à deux pas de chez eux ». Du côté de France Marine Application, spécialisé dans la peinture des bateaux, Stéphane se félicitait d’accueillir ce public inhabituel : « Je suis heureux. Ça va peutêtre leur faire prendre conscience que, du travail, il y ena ». Il enchaîne : «On emploie pas mal de personnes qui viennent de loin. Tout simplement parce que les formations qui nous intéressent directement n’existent pas ici ». Ou pas encore: dans quelques semaines, le CFA de La Seyne proposera ainsi un diplôme adapté à ses besoins en personnel. Plus loin, les collégiens ont également découvert une future navette porquerollaise fabriquée par Transmetal industrie ou encore un drone militaire destiné à la Russie. Et d’autres sociétés qui profitent, elles, de la proximité de la Marine nationale. C’est le cas de Matisec ou d’Arimair, en contrat avec l’armée pour la fourniture et l’entretien de certains équipements de protection incendie. Bref, un bel éventail d’entreprises dynamiques. Peut-être pas de quoi résoudre tout entier le problème de l’emploi dans la rade, mais sûrement d’en simplifier l’équation. A fortiori pour des élèves de 3e bons en math. 1. Entretien express entre un demandeur d’emploi et un employeur. 2. Avec l’AGEPAM : Association de gestion des entreprises du Parc d’activités marines.