Sarrazin : « Comme un kart »
Premier départ en 1994, première victoire en 2001, cinq podiums en sept participations : pour Stéphane Sarrazin, le Rallye du Var tient forcément une place à part. De retour à Sainte-Maxime six ans après sa précédente chasse au chrono dans les Maures (2e en 2011), l’éclectique pilote gardois (42 ans) fait cette fois la trace devant les têtes d’affiche. Le voilà ouvreur au volant de la Toyota Etios qui présente le nouveau kit FIA R4 affûté par Oreca.
Stéphane, la phase de développement du kit FIA R touche ici à sa fin. Le Rallye du Var, c’est un test grandeur nature ?
Absolument ! Après avoir enchaîné de nombreuses séances d’essais sur terre et sur asphalte, l’heure de l’aboutissement sonne maintenant. Pour jauger le potentiel d’une voiture, on le sait, rien ne vaut le révélateur de la course. C’est donc l’opportunité de valider notre travail en conditions réelles, et de voir aussi s’il faut encore apporter une petite amélioration ici ou là.
Comment s’est passée la mise au point ?
Super bien ! Dès le premier test, sur les pistes cassantes de Riboux, la fiabilité était au rendez-vous. Au bout de bornes, on commençait déjà à bosser sur les réglages. De quoi progresser vite. Aujourd’hui, l’auto s’avère très performante, sympa à piloter, maniable comme un kart. Chez Oreca, ils ont réussi leur coup.
A qui s’adresse ce nouveau produit ?
En fait, ça comble un vide entre les catégories R ( roues motrices, ndlr) et R. Jusque-là, il n’y avait pas de vraies R. Maintenant, les jeunes voulant aiguiser leur coup de volant en x, quelle que soit la surface, peuvent le faire avec un budget moins important. Pour eux, notamment, c’est l’outil idéal.
Ce week-end, vous avez un double objectif : présentation, mais aussi comparaison...
Ah oui ! Même si nous roulons hors classement, on regarde les chronos de près. Il y a une grosse vingtaine de ‘‘R’’ en lice. Donc les références ne manquent pas. J’ai hâte de voir où l’on peut se situer avec chevaux de moins sous le capot.
L’équipe Sarrazin Motorsport pourrait-elle proposer bientôt à la location une R ?
Pourquoi pas ? On y réfléchira quand le kit sera homologué. Aujourd’hui, nous possédons des R. Il y a une Skoda Fabia qui roule souvent. Et puis Hyundai Motorsport nous a confié la gestion du programme de son pilote espoir (le Finlandais Jari Huttunen) en WRC. Bénéficier de la confiance d’un constructeur après seulement six mois d’existence, c’est une chance.
Ouvrir la course, ça manque un peu de saveur, non ?
En effet. Surtout ici, sur ces routes varoises qui nous ont si souvent souri par le passé. Il n’y a pas le sel de la compétition. Mais, bon, dans ma tête, j’attaque chaque spéciale comme si je visais la victoire. Aucun calcul !
Dans une semaine, la Formule E entamera sa saison sans vous. La page est tournée ?
Non. Côté Venturi, certes, nos chemins se sont séparés après trois années très instructives. Cet été, j’ai réussi de belles choses avec l’équipe Techeetah lors des dernières manches outreAtlantique. Un podium à New York, un autre à Montréal, après un départ en première ligne. Peut-être y aura-t-il une suite plus tard. L’avenir le dira.
Votre priorité en tant que pilote l’an prochain ?
Disputer les Heures du Mans. Rien n’est décidé mais j’espère évidemment poursuivre l’aventure avec Toyota. Aller au bout du rêve ensemble en gagnant cette course...