Le col du Canadel à tire-d’aile en Megane RS
On pensait que c’était une étoile inaccessible. Une mission impossible. Mais non! Précéder sa Majesté Sébastien Loeb sur les rubans asphaltés du Rallye du Var. Rouler devant la 306 Maxi de l’emblématique champion WRC. Et même loin devant. Avec près d’une heure et demie de marge ! Rêve bel et bien réalisé hier matin à l’invitation de Renault Sport Racing. Sans doute l’avez vous remarquée si elle a croisé votre chemin, à Sainte-Maxime ou quelque part au fin fond du massif des Maures. En parallèle de l’ultime manche du Clio R3T Trophy 2017, la firme au Losange présente ce week-end au public de la finale du championnat de France la quatrième génération de son best-seller musclé : la Megane RS. Jusque-là, seuls les visiteurs des salons de Francfort, l’écrin de sa révélation outre-Rhin début septembre, et de Tokyo, notamment, avaient pu la caresser du regard. « Les essais presse auront lieu en janvier à Jerez, donc il s’agit là de sa première apparition dynamique. Vous avez la chance de la découvrir en exclusivité », lance David Praschl, le pilote de développement qui nous accueille à bord afin d’ouvrir l’ES 4, de la Môle au Rayol via le col du Canadel. « Pour une fois que je peux l’essayer sur une route fermée, on va en profiter... »
chevaux en mode ‘‘race’’
Voies extra-larges, jantes 19 pouces, diffuseur arrière, sortie d’échappement centrale, bouclier avant ajouré avec feux de jour façon damier : délibérément voulu sobre, sans appendices aérodynamiques ostentatoires, le grand méchant look de la nouvelle compacte 5 portes griffée RS donne le ton. Sûr que son ramage doit se rapporter à ce plumage ô combien bodybuildé... La confirmation saute d’ailleurs aux yeux dès la mise à feu, aussi vite que les virages pavés de mauvaises intentions sillonnant le versant nord du monument. En mode ‘‘race’’, les 280 purs sangs du 4-cylindres 1,8 litre monté également sur l’Alpine A110 du 21e siècle escaladent le Canadel au galop. Mieux, à tire-d’aile ! Quant au châssis Cup, entre les mains expertes de notre hôte, il dévore le tapis bosselé avec une facilité bluffante. Les empreintes humides de la nuit? Une formalité! Tout comme les lacets enroulés par le génial système 4Control - inédit dans ce segment - qui accroît la maniabilité en braquant les roues arrière en opposition (2,7°) jusqu’à 100 km/h. Panorama saisissant au sommet, où la Grande Bleue trône en pole position, puis plongée en apnée jusqu’à l’arrivée. « Si je suis déjà venu au Rallye du Var, je découvre enfin aujourd’hui les spéciales de l’intérieur. C’est un super terrain de jeu », glisse David en nous disant au revoir. Vainqueur puissance 3 à SainteMaxime, Sébastien Loeb pense probablement la même chose. Hier matin, on n’a pas pu lui demander. Comprenez-nous, il était trop loin derrière...