État et forces de l’ordre autour de la table
La concertation nationale voulue par Emmanuel Macron avant la création d’une police de sécurité du quotidien (PSQ) est passée, hier, par la gendarmerie du Beausset
Dans un discours prononcé le 18 octobre, le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté ses priorités en matière de sécurité, et notamment la création prochaine d’une police de sécurité du quotidien (PSQ). Un terme générique qui ne concernera pas seulement les fonctionnaires, mais également les militaires de la gendarmerie. Une sorte de police de proximité, comme celle qui avait été supprimée en 2003 par le gouvernement Sarkozy, visant à « lutter contre tout ce qui fait naître un sentiment d’insécurité chez nos concitoyens et qui leur renvoie l’image de l’impuissance publique », explique la préfecture du Var. Mais à un détail près. Cette PSQ ne sera effective qu’à l’issue d’une large concertation, menée auprès des forces de l’ordre de tout le territoire. Partir du terrain: une méthode qui, espère le gouvernement, provoquera l’adhésion des premiers intéressés.
La perte de temps dans le viseur
Dans l’ouest-Var, le tour de table a débuté à la brigade de gendarmerie du Beausset (1), hier matin. Si la presse n’était pas conviée à assister aux échanges, le sous-préfet Emmanuel Cayron, en charge de ce tour de table, a pris un instant pour expliquer la démarche : « Depuis 2012-2013, on s’est beaucoup focalisé sur le terrorisme, mais il ne faut pas oublier toute la délinquance du quotidien. La finalité de ces échanges n’est pas tant une question d’effectifs supplémentaires, puisque ceux-ci sont déjà prévus et il en arrive régulièrement. Il s’agit plus de problèmes d’organisation, a-t-il détaillé. Comme, ici, la difficulté que peuvent rencontrer les gendarmes pour trouver un médecin en pleine nuit quand il y a un décès à constater, sur un accident par exemple. Car tant que le corps n’a pas fait l’objet d’un certificat de décès, il ne peut pas être emmené, et doit être gardé par des gendarmes.» Aux côtés du représentant de l’Etat, le colonel Hermann, commandant le groupement de gendarmerie du Var, veut bien croire que cette initiative va « permettre de trouver des solutions concrètes à des problèmes concrets », de répondre à ce genre de questions : «Qu’estce qu’on peut faire pour que notre temps soit consacré à autre chose qu’attendre, parfois plusieurs heures, un médecin ? »
Conclusions à rendre le décembre
S’il faudra attendre le rapport pour savoir ce qui changera officiellement, ce souspréfet-là ne commet pas d’impair en assurant que remontera aussi, de partout en France, le souhait d’une «simplification des procédures » et… on n’en saura pas plus pour l’instant : « Il faut du temps pour laisser infuser les propositions, le diagnostic,
explique M. Cayron. On ne va pas communiquer avant la synthèse de la concertation, qui doit être rendue le 15 décembre. » Ça va venir vite et, d’ici là, la préfecture doit encore “auditionner”, ces jours prochains, les policiers de la circonscription de SanaryBandol-Six-Fours et ceux de La Seyne.