Var-Matin (La Seyne / Sanary)

ROQUEBRUNE Après le décès de leur camarade, les lycéens sous le choc

L’inspecteur d’académie a mobilisé des psychologu­es, dès hier matin, pour aider les camarades des victimes scolarisés au lycée du Val d’Argens au Muy

- JOCELYNE JORIS jjoris@nicematin.fr

Hier matin, au lycée du Muy, la douleur et l’incompréhe­nsion creusaient tous les visages. Bouleversé­s par le drame qui a frappé leurs amis, leurs camarades. Une horreur qui était au coeur de toutes les conversati­ons, chacun rappelant les détails du tragique accident. Avec, à chaque fois, les mêmes mots pour désigner la nuit de samedi à dimanche. Cette nuit où un jeune Roquebruno­is de 15 ans, Mathys, a perdu la vie dans le quartier du Collet-Redon à Roquebrune-sur-Argens.

Tous copains de longue date

Ils étaient six garçons et une fille, scolarisés en classe de seconde et de première au lycée du Val d’Argens du Muy. Tous copains de longue date, certains depuis le collège. Ils avaient décidé de se retrouver ce soir-là, de faire un tour ensemble. Pour rire, écouter de la musique, discuter entre amis. Une mauvaise inspiratio­n leur a fait emprunter le véhicule 4x4 des parents de l’un deux. Inscrit en conduite accompagné­e, le conducteur a emprunté un mauvais chemin, escarpé et sans lumière, et a fini par perdre le contrôle de la voiture qui a basculé dans le vide. Après plus de dix tonneaux, l’automobile a fini sa course dans un ravin. Si l’adolescent qui conduisait et son passager s’en sont sortis sans trop de séquelles physiques, les autres ont été gravement blessés. Et l’un d’entre eux, Mathys, est décédé. La jeune fille est hospitalis­ée à l’hôpital Lenval de Nice avec un poumon perforé, le frère du conducteur sort à peine du coma. Un autre adolescent a été touché à la rate, au rein et au poignet. Le pronostic vital de ces trois adolescent­s n’est plus engagé ; ils se remettent doucement, grâce aux médecins de l’hôpital militaire SainteAnne de Toulon.

Une salle pour écrire

Leurs camarades, hier matin, peinaient à trouver les mots. Qu’une simple virée entre copains puisse finir en accident avec de telles conséquenc­es, ils ont du mal à y croire. Ils se disent choqués par les méchanceté­s gratuites qui circulent sur les réseaux sociaux. L’académie a immédiatem­ent mobilisé sur place deux psychologu­es, l’une pour les enseignant­s, l’autre pour les élèves qui souhaitent exprimer leur chagrin. L’inspecteur était sur place, hier, au côté de la proviseure du lycée, Martine Banerjee. À la demande des élèves, ils ont ouvert une salle pour que les jeunes puissent se recueillir quelques instants et écrire leurs témoignage­s de soutien à leurs camarades.

Mettre de la distance

«Nous nous associons à la peine des familles et nous mettons tout en oeuvre pour aider les élèves, aexpliqué l’inspecteur d’académie, Olivier Millangue. Les jeunes sont en pleurs. Ils sont tristes, sidérés, effondrés. C’est très dur mais les psychologu­es sont présentes pour eux dans cette épreuve. Nous avons mobilisé le médecin et l’infirmière de l’établissem­ent. Il faut des profession­nels pour permettre aux élèves de mettre des mots sur ce qu’ils vivent, mettre de la distance. Il ne faut pas minimiser l’imprudence mais les jeunes trouvent cette mort très injuste. Les psychologu­es les rassurent, les aident à vaincre l’incompréhe­nsion, les sentiments de culpabilit­é. Les profession­nels leur font comprendre qu’il faut vivre, reprendre le cours du quotidien. C’est important qu’on apprenne de ce qui s’est passé, mais il faut aller de l’avant. C’est le discours de la vie qu’on veut faire passer. Toute la communauté scolaire est touchée et l’académie souhaite apporter tout le soutien possible aux familles ».

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(Photos Philippe Arnassan) Les lycéens, camarades des victimes, sont très affectés.

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