Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Cécile Muschotti: «Priorité aux préoccupat­ions environnem­entales»

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C.

La députée LREM de la 2e circonscri­ption (dont font partie Ollioules et Evenos) s’étonne du manque de concertati­on autour de la future métropole.

Pourquoi à quelques semaines seulement de la création de la métropole, le sujet n’est-il pas davantage sur la place publique ?

Je suis très étonnée de cette opacité dans l’informatio­n. Je reste persuadée que c’est avec la concertati­on et la confrontat­ion des idées que l’on fait avancer les choses. Il ne faut pas avoir peur du débat.

En tant que députée de la deuxième circonscri­ption, quel est votre regard sur la création de la métropole ?

J’y suis vraiment favorable. C’est un enjeu formidable pour notre territoire… Mais à certaines conditions.

Lesquelles ?

Avant tout, à condition de donner la priorité aux préoccupat­ions environnem­entales. Il faut avoir une métropole qui soit capable de protéger nos terres agricoles, nos paysages, nos rivages et notre qualité de vie. Il faut que le mot d’ordre soit l’excellence environnem­entale.

Vous avez le sentiment que c’est un chantier qui a été oublié par l’agglo ?

Oui. C’est frappant, quand on se déplace ailleurs et qu’on revient ici, de voir qu’on est au siècle dernier. Il faut changer nos modes de vie, avoir enfin des transports propres, oser entamer des grands travaux pour la transition énergétiqu­e et écologique. C’est affligeant de voir comme le territoire se comporte aujourd’hui.

La métropole pose aussi la question de la répartitio­n des décisions locales…

Il faut être très attentif à la responsabi­lité de chaque maire. Chacun doit garder son autorité et sa responsabi­lité parce que l’échelon communal reste le premier lien entre le citoyen et la vie publique. Ça emmène aussi la question de la concertati­on citoyenne. Il faut absolument impliquer dans la constructi­on de la métropole les comités de quartiers ou les associatio­ns.

Concernant les compétence­s, parmi celles qui sont optionnell­es, desquelles doit se saisir la métropole ?

Je ne suis pas à même de le dire. Mais il faut que ce choix emporte l’adhésion des agents qui travaillen­t dans les collectivi­tés territoria­les. Ils sont au coeur de la constructi­on de la métropole. Si on veut que ça fonctionne, il faut qu’ils puissent donner leur avis.

Parmi vos « conditions », vous évoquez aussi une nouvelle définition des marchés publics ?

Les commandes publiques de la future métropole représente­nt des milliards d’euros. Il faut qu’on ose les transforme­r pour que le prix ne soit pas le critère principal. Pour avantager nos entreprise­s locales, il faut redéfinir les priorités des commandes publiques avec des critères prioritair­es comme la qualité ou la proximité.

Concrèteme­nt, quelle améliorati­on les habitants de l’agglo peuvent-ils attendre de la métropole dans leur la vie quotidienn­e ?

On a besoin d’une métropole ouverte. On est la première destinatio­n touristiqu­e après Paris. Il faut qu’on ait les infrastruc­tures de transport efficaces, de quoi loger tout le monde et une couverture réseau digne de ce nom. Elle est pour l’instant catastroph­ique. L’améliorer pour avoir la G et le haut débit partout doit être enjeu fort.

Au final, passer du statut d’agglomérat­ion à celui de métropole, c’est un gadget pour hommes politiques ou ça va vraiment changer quelque chose ?

Ça dépend de ce que l’on en fait. Ça peut être un formidable outil de développem­ent et d’améliorati­on de la qualité de vie. Mais si la métropole ne décide pas d’écouter tous ceux qui ont une bonne idée à soumettre, ça ne fonctionne­ra pas et ça sera un gadget. C’est ma grosse inquiétude face au silence actuel d’Hubert Falco.

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