Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Figue de Solliès : avec la sécheresse,  % de pertes

Avec des calibres plus petits, la récolte 2017 de la figue de Solliès accuse une baisse des volumes. L’appellatio­n a également pâti d’une période de classifica­tion en AOP figée

- OLIVIER BOUISSON

Deux ans après la récolte record de 2015 (lire chiffre ci-contre), l’appellatio­n AOP Figue de Solliès a connu un exercice plus délicat, comme beaucoup d’autres secteurs de l’agricultur­e varoise. « La sécheresse nous a fait mal. L’irrigation nous a permis de limiter la casse lors des deux dernières années, mais là, les volumes ont baissé », commente Cyril Kointz, l’animateur-qualiticie­n du Syndicat de défense de l’appellatio­n. La baisse des volumes est estimée à -20 % par rapport à 2016, le tonnage étant passé de 1087 à 870 tonnes. Pour retrouver des volumes en dessous du millier de tonnes, il faut remonter à l’année 2011...

Diamètre trop petit

Les figues classées en AOP sont passées de 567 à 423 tonnes. La faute à des calibres insuffisan­ts, inférieurs aux 40 mm de diamètre requis, qui ont causé de nombreux déclasseme­nts. « On a eu des fruits de grande qualité, concentrés en sucre, mais les diamètres trop petits, de 35 à 40 mm, n’étaient pas conformes au cahier des charges de l’appellatio­n. C’est dommage car il ne manquait pas grand-chose... », souffle Cyril Kointz. À ce frein naturel s’est ajoutée la contrainte de la période du classement en AOP, établie par l’INAO du 15 août au 15 novembre. Problème, avec la sécheresse, la récolte a été extraordin­airement précoce, si bien que de nombreux volumes n’ont pu obtenir la classifica­tion. « La récolte a démarré dès le 3 août. On a eu des gros volumes tout de suite, mais on n’a démarré la chaîne (la trieusecal­ibreuse, Ndlr) de la coopérativ­e que le 16 août. Du coup, les volumes non classés en AOP ont été vendus à l’industrie pour la transforma­tion », commente l’animateur du Syndicat. Le chiffre d’affaires des producteur­s s’en est logiquemen­t ressenti. Pour ne plus avoir à revivre une situation qui, changement climatique oblige, risque de se reproduire, le Syndicat de défense a souhaité introduire davantage de souplesse dans son nouveau cahier des charges. À l’horizon 2020 ou 2021, lorsque l’extension de l’appellatio­n à la figue de transforma­tion entrera en vigueur (lire ci-contre), le Syndicat aura la liberté de fixer luimême les dates de classifica­tion en AOP. « On ne subira plus ce carcan », se réjouit Cyril Kointz qui estime la récolte 2017 « mi-figue, mi-raisin ».« On reste optimiste car on ne devrait pas tomber plus bas en terme de calibre. Les arbres ont à manger et à boire. Il faut juste que les cieux soient plus cléments avec nous... ». L’appel est lancé...

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(Photo Frank Muller) Il faut remonter à l’année  pour retrouver des volumes aussi bas.
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(Photo O. B.) Cyril Kointz, l’animateurq­ualiticien du Syndicat de défense de l’appellatio­n.

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