Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« À notre âge, on ne pense pas à la mort »

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Devant le lycée du Val d’Argens, au Muy, les élèves discutent. Un jeune homme prend les mains de son amie pour la réconforte­r. Elle est élève de seconde, dans la même classe que Mathys, et connaît tous les jeunes victimes de l’accident. « Ça ne devrait pas arriver. C’est trop dur. On ne le souhaite à personne. Il y a des psychologu­es mais moi, j’intérioris­e tout. C’est tellement injuste. C’est un accident, ça peut arriver à tout le monde. C’est pas de chance, mais là, on les connaissai­t si bien ». Un peu plus loin, d’autres copains avouent trouver « l’ambiance très bizarre. On est tous tristes mais on ne sait pas comment prendre ou dire les choses. C’est horrible, on le voyait tous les jours ». Devant le portail, à l’heure de la pause déjeuner, un petit groupe de jeunes parle du drame. « On n’a pas l’habitude de la mort. À notre âge, nous, on n’y pense pas. Et là, d’un coup, cet accident. Mon père n’arrête plus de me faire la leçon. Mais on en n’a pas besoin, c’est tellement choquant, ça remet en question. Je pense que je ferai attention et que je mettrai toujours ma ceinture ». Et un autre garçon de renchérir : « C’est terrible, cette route est tellement dangereuse. Dire que mon père la prend tous les matins ! ». Des amis des victimes commentent encore : «Onest choqués, c’est sûr. Et le conducteur, il a pris cher. Il a envoyé ses potes à l’hôpital, son frère dans le coma et il a tué son pote. Il va avoir ça sur la conscience toute sa vie. Je n’aimerais pas être à sa place, parce que ça doit être invivable ». « Et le pire, ce sont les réseaux sociaux. Il y a les pires commentair­es, rumeurs et des choses odieuses sur Twitter. Ça n’arrête pas et c’est vraiment dégueulass­e ».

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