Il avait « volé » le petit train touristique de Nice : deux mois avec sursis
Patrick D., Polonais de 24 ans, n’en mène pas large. Il se dandine dans le box. Ses pieds semblent le fasciner. Il peine à regarder Laurie Duca, la présidente du tribunal correctionnel de Nice dans les yeux. L’interprète polonaise ne traduira que des phrases brèves, le jeune homme semblant à l’évidence honteux de ses actes. Il a été condamné hier soir à deux mois avec sursis pour avoir pris les commandes du petit train touristique de Nice, samedi après-midi. Profitant de l’inattention du vendeur de billets, et du chauffeur qui avait laissé les clés sur le contact, il a démarré l’engin et s’est lancé dans une cavalcade de... trois mètres.
Aucun blessé
« Le chauffeur et le vendeur de billets se trouvaient à l’arrière du train. Ils ont entendu la porte claquer et senti le train démarrer », a relaté la présidente du tribunal correctionnel, Laurie Duca. Ils se sont alors rués à l’avant et ont plaqué le jeune homme au sol. Jardinier en Pologne, venu passer une semaine à Nice à l’occasion de son anniversaire, Patrick D. dit ne se souvenir de rien. L’effet des 1,60 g d’alcool dans le sang ? « J’avais bu deux bouteilles de whisky, un peu chez moi, un peu dehors », a-t-il témoigné à la barre.
« Cette affaire a ému »
Il n’a pas de casier judiciaire. Ce jourlà, il avait commencé à taquiner la bouteille vers 10 heures du matin. C’est peu avant 16 heures qu’il est monté dans la locomotive. Grâce à l’intervention rapide des responsables, puis de la police municipale, il n’y aura aucun blessé. Le petit train était vide. Le procureur de la République a décidé de ne pas retenir le vol. « Cette affaire peut prêter à sourire, mais elle a beaucoup ému. Ce jeune homme doit savoir que Nice a été frappée par un camion sur la promenade des Anglais. Quand les gens l’ont vu ivre, au volant de ce petit train, ils ont eu peur pour leurs enfants, leur sécurité. En quelques mètres on peut tuer », a souligné le procureur. Trois à quatre mois de prison ont été requis, assortis du sursis. Me Céline Schiavolini, son avocate, a surtout vu dans ce geste « beaucoup d’immaturité plus que de la dangerosité ». Le tribunal s’en est tenu à deux mois avec sursis, sensible, vraisemblablement, aux excuses réitérées du jeune homme.