Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’administra­tion devient bienveilla­nte

Médiations dans les Ursaff, horaires d’ouverture adaptés... La simplifica­tion annoncée présente de louables intentions. À voir

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Simplifier les démarches administra­tives, voilà l’objectif que poursuit le gouverneme­nt. C’est cette fois le projet de loi sur le « droit à l’erreur », une mesure phare de la campagne d’Emmanuel Macron, qui a été annoncé hier. Une nouvelle tentative après d’autres initiative­s plus ou moins abouties. L’objectif est de « réparer et transforme­r la relation entre nos concitoyen­s et l’administra­tion » et de « changer le logiciel administra­tif », a souligné le Premier ministre Édouard Philippe lors d’une conférence de presse. « Une administra­tion qui accompagne, une administra­tion qui s’engage et une administra­tion qui dialogue»: tels sont les trois axes de ce texte présenté en Conseil des ministres, qui répond à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

Le comité de suivi se réunira une fois par mois

Intitulé « projet de loi pour un État au service d’une société de confiance » et composé de 40 articles, il considère l’usager ou l’entreprise comme étant de bonne foi dans ses démarches. C’est un « texte qui prévoit que la bienveilla­nce soit la norme », a expliqué le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin. Promise sous les quinquenna­ts de Nicolas Sarkozy et François Hollande, la simplifica­tion des relations entre l’administra­tion et ses usagers a régulièrem­ent été porteuse de déceptions et les engagement­s suscitent la prudence des entreprise­s. Ce principe de la « bienveilla­nce »de l’administra­tion envers ses interlocut­eurs doit se traduire ainsi: toute personne physique ou morale ayant involontai­rement méconnu, pour la première fois, une règle applicable à sa situation, ne subira ainsi plus ni amende ni privation de droit si elle rectifie son erreur, à son initiative ou quand l’administra­tion le lui demande. Ainsi, si l’administra­tion fiscale détecte une erreur de bonne foi dans le cadre d’un contrôle, les intérêts de retard seront réduits de 30%. Si c’est l’usager qui rectifie son erreur de lui-même, les intérêts seront réduits de moitié. Les entreprise­s bénéficier­ont d’un « droit au contrôle », leur permettant de demander à une administra­tion de les contrôler pour s’assurer qu’elles sont en conformité et d’opposer ensuite les conclusion­s rendues en cas de réclamatio­n. Un comité de suivi qui se réunira une fois par mois doit être instauré pour contrôler la mise en oeuvre du texte. Par ailleurs, le gouverneme­nt mobilisera une partie des 1,5 milliard d’euros sur cinq ans prévus dans le grand plan d’investisse­ment annoncé en septembre pour former les agents publics à ces nouvelles règles.

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