Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Et si Noah restait ?

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I l est revenu, il a gagné, mais restera-t-il ? L’opération reconquête enfin accomplie, Yannick Noah, et l’équipe de France, peuvent se fixer un autre objectif ambitieux : conserver la Coupe Davis l’an prochain, une performanc­e qui n’a plus été réalisée depuis l’époque des ‘‘Mousquetai­res’’ en 1932. Si son avenir est pour l’heure incertain, le capitaine Noah n’a pas boudé son plaisir de guider pour la troisième fois les Bleus vers le Saladier d’argent dimanche à Villeneuve-d’Ascq. « J’ai envie de revivre des moments comme ça », a-t-il assuré au Stade Pierre-Mauroy avant de poursuivre les festivités jusqu’au bout de la nuit dans une discothèqu­e lilloise... Seize ans sans Saladier d’argent, « c’est dur ». Alors l’icône du tennis français, 57 ans, voulait savourer avant de se projeter et de « débriefer avec les gars », comme à chaque fin de saison. L’année passée, celle de son retour sur la chaise, il avait déjà entretenu le suspense avant de prolonger. On l’a vu blasé, voire résigné quand il regrettait de ne pas être en capacité d’obliger les joueurs à honorer les sélections. En 2017, ‘‘Yann’’ a réussi à rassembler quasiment tout le groupe France, à l’exception de Gaël Monfils, seul absent sur la photo de famille dimanche.

Bonne étoile

Entre les forfaits en pagaille de ses adversaire­s (Nishikori, Murray, Djokovic) et les autres stars (Federer, Nadal) qui boudent cette compétitio­n plus que centenaire, les Bleus avaient hérité d’un boulevard jusqu’à la finale, où la Belgique, emmené par un valeureux David Goffin, a été la seule à lui poser des problèmes. On retiendra que Jo-Wilfried Tsonga, dominé par le récent finaliste du Masters, n’a toujours pas battu un joueur mieux classé que lui en Coupe Davis. Mais on retiendra aussi que le succès français reposait sur son collectif. Chaque joueur a ainsi ramené un point en finale. La densité du tennis français, doté encore aujourd’hui de sept joueurs parmi les 60 meilleurs mondiaux, a souvent été considérée comme une chance sans gage de réussite cependant. Les Bleus ont été finalement récompensé­s de leur persévéran­ce, aidés aussi par la bonne étoile de Noah. Les chiffres parlent pour lui. Il n’a perdu aucune finale sur la chaise de capitaine, en Coupe Davis (1991, 1996, 2017) et en Fed Cup (1997). « Même après quinze ans, je n’ai toujours pas le décodeur. Mais je sens qu’il y a de fortes chances pour qu’il continue », a affirmé au JDD sa compagne Isabelle Camus. Si Noah renouvelai­t les escales en France, sur quel groupe s’appuierait-il ? Tsonga reste le N.1, a-t-il assuré dimanche. ✔ Pouille vote Noah : « Ce serait une bonne chose » que Yannick Noah reste capitaine de l’équipe de France, a estimé Lucas Pouille hier à Paris au lendemain du 10e titre des Bleus en Coupe Davis. « Il a dit ‘‘à l’année prochaine’’ (au public dimanche). C’est le seul indice que j’ai pour l’instant », a ajouté Pouille, au centre national d’entraîneme­nt (CNE), près de Roland-Garros.

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(Photo AFP) Noah va-t-il repartir pour un tour ?

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