Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des idées pour avancer

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Quatre matches, aucune victoire et un nul historique (-) face au Japon, nation du deuxième rang mondial : trois ex-internatio­naux du XV de France évoquent des pistes pour sortir les Bleus du marasme.

Championna­t : une ligue fermée

Le Top 14, qui attire beaucoup de joueurs étrangers, est souvent pointé du doigt comme nuisible pour la sélection. « C’est peut-être le championna­t le plus rémunérate­ur, mais ce n’est peutêtre pas celui où il y a le plus de vitesse et d’intensité », estime l’ex-troisième ligne aile puis sélectionn­eur JeanClaude Skrela. « Ce sera plus facile, c’est sûr, si on fait une ligue fermée et qu’on dit ‘‘feu !’’ au spectacle », suggère Thomas Lièvremont, un autre ex-troisième ligne des Bleus (1996-2006).

Tests : fixer des objectifs annuels

Bernard Laporte avait fixé un objectif de trois victoires en quatre matches qui le ridiculise aujourd’hui autant que Guy Novès. Olivier Magne, encore un troisième ligne, est d’accord pour mettre l’encadremen­t « sous pression », mais de manière constante. « Je serais d’avis, tous les ans, voire tous les deux ans, de faire un retour et de fixer des objectifs : un pourcentag­e de victoires minimum pour permettre à l’équipe de France de ne pas végéter », estime le consultant d’Eurosport.

Formation : enseigner plutôt qu’entraîner

Le manque d’inspiratio­n des Bleus face au Japon puise son origine dans l’enseigneme­nt de la discipline au plus jeune âge, estiment les anciens. « Ce qui me frappait chez les -20 ans, c’est que les joueurs prenaient la balle et fonçaient tout droit. Combien de fois les Japonais nous ontils eus sur des crochets ? », souligne Thomas Lièvremont.. Un avis partagé par JeanClaude Skrela : « Dans le rugby français, on ne forme pas les joueurs, on les formate très petits. On n’enseigne pas à l’école de rugby, on entraîne. On demande aux gamins de refaire ce que refont les grands. Or, on n’entraîne pas les petits comme on entraîne les grands. »

Contrats fédéraux, le retour

Elu en décembre 2016 à la tête de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte avait voulu imposer des contrats fédéraux. Il a dû reculer devant l’opposition des puissants clubs de Top 14. « Le rugby de l’équipe de France et le rugby des clubs, c’est incompatib­le », estime pourtant Skrela, partisan d’un système adopté par les nations celtes et celles de l’hémisphère sud. « Donnez-moi une nation, à part l’Angleterre, où il y a un rugby de clubs ? Les Ecossais, qui ont mis 40 points à l’Australie (53-24 samedi, NDLR), jouent la Coupe d’Europe, un peu la Ligue celtique et surtout en équipe nationale », insiste-t-il. « Comment font les autres pays ? Les gamins, ils les intègrent et au début, ils se servent de la dynamique du groupe pour progresser, prendre de l’expérience. On ne peut pas demander à ces joueurs-là de gagner (contre) les Blacks », conclut le frère de Marc Lièvremont, autre ex-sélectionn­eur.

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(AFP) Pour aider Thomas et les Bleus, les anciens ont des idées.

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