Var-Matin (La Seyne / Sanary)

NOUVEAU PILOTE VENTURI POUR LA SAISON  « Un challenge différent »

Les monoplaces électrique­s redémarren­t samedi à Hong Kong. Coéquipier de Maro Engel au sein du commando monégasque Venturi, le Suisse Edoardo Mortara a hâte de mettre les watts

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Il venait tout juste de reconquéri­r la GT World Cup à Macao. Sa sixième victoire majuscule (2 en F3, puis 4 en GT) décrochée sur le vertigineu­x toboggan de l’ancienne colonie portugaise. De passage en Principaut­é, au siège de Venturi, avant de redécoller vers Hong Kong, où débutera samedi la saison 4 du championna­t FIA Formule E, le pilote suisse Edoardo Mortara (30 ans) était impatient d’entamer son nouveau défi 100 % électrique avec l’équipe du constructe­ur monégasque. Contact !

Edoardo, pourriez-vous d’abord nous dévoiler le secret de votre réussite à Macao ?

Franchemen­t, je ne sais pas s’il y en a un. La condition essentiell­e pour gagner là-bas, c’est de réaliser un week-end sans faute. Vous ne pouvez pas rouler tout le temps à  %, sous peine de commettre un écart irrattrapa­ble. Rester compétitif d’un bout à l’autre tout en n’étant pas à bloc sans cesse, voilà la clé, en fait !

La Formule E se déroule sur des tracés urbains. Cela doit vous réjouir...

Macao, Pau, le Norisring... Jusqu’à maintenant, c’est vrai que les circuits en ville m’ont souvent réussi. Même si je ne préfère pas particuliè­rement ce genre de piste, force est de constater que j’y obtiens assez régulièrem­ent des résultats positifs.

Comment s’est opéré le « branchemen­t » avec Venturi ?

L’équipe m’a proposé d’effectuer un test privé. D’autres pilotes étaient conviés. En quelque sorte, il s’agissait d’un ‘‘shootout’’. Et puis l’expérience s’est prolongée lors des essais collectifs d’avant-saison, début octobre à Valencia. Et cela a débouché sur un accord.

Par rapport aux monoplaces que vous avez pilotées jusqu’en , la Formule E, c’est un autre monde ?

Pas vraiment, non. Lors du premier contact, je me suis vite senti à l’aise. La perception visuelle, les sensations au volant, sont identiques. Pareil pour le tour qualif’. Le seul changement, il se situe côté course. Là, il y a un paramètre supplément­aire : la gestion de l’énergie. On doit aller plus vite que les autres en consommant moins qu’eux. Un challenge différent qui me plaît !

Même si ça ne fait pas de bruit et que ça pousse moins fort qu’une GP ou une F ?

Peu importe ! En piste, l’exercice reste le même. On tutoie la limite. On se bat pour finir le plus haut possible. Comparer un moteur thermique et un moteur électrique aujourd’hui, pour moi, ça n’a pas de sens. Cette technologi­e, elle n’existe que depuis une vingtaine d’années. Elle est en plein développem­ent. Laissons-la grandir.

Lors des trois jours d’essais en Espagne, les Venturi ne sont jamais apparues dans le top . Inquiétant ?

Hélas, un problème de fiabilité persistant avec la nouvelle boîte de vitesses nous a pas mal contrariés à Valencia. Depuis, l’équipe s’est penchée sur cet élément. Elle a accompli un gros travail qui, on l’espère, va produire ses fruits dès le premier week-end de course. Si nous n’avons pas pu jauger véritablem­ent le potentiel de la voiture par rapport à ses concurrent­es, on sait qu’elle est plus performant­e que la Venturi de la saison . Bon, j’espère que cela suffira pour progresser dans la hiérarchie.

D’après vous, quel est l’atout numéro  de Venturi face à tous ces géants de l’automobile engagés en Formule E ?

(Du tac au tac) La réactivité ! J’ai longtemps roulé pour Audi. Aujourd’hui, je suis pilote Mercedes. Donc je sais que chez un grand constructe­ur, chaque décision, chaque changement, prend du temps. Venturi possède moins de moyens, mais cette équipe sait faire évoluer les choses vite. Plus vite. Un facteur important qui peut lui permettre de rivaliser, je pense.

Question cash : avec votre coéquipier Maro Engel, êtes-vous en mission pour Mercedes ?

(Étonné) En mission pour Mercedes ? Non, pas à ma connaissan­ce. (Rires) Personnell­ement, je suis en mission pour Venturi et pour moi-même. Maro et moi, on porte l’étoile de Stuttgart en DTM et en GT. Mercedes a annoncé son engagement en Formule E à l’horizon , OK. Mais mon objectif, là, c’est . Réussir avec Venturi.

Et votre cible initiale à Hong Kong, quelle est-elle ?

J’y vais avec beaucoup d’humilité. Donc, la première ambition : s’adapter rapidement. J’adorerais finir d’emblée dans les points, bien sûr. Vous savez, c’est difficile de viser un résultat précis quand on découvre tout. Je souhaite juste que le package auto-pilote fonctionne bien afin que je puisse donner le maximum.

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(Photos Michael Alesi et DR) Edoardo Mortara : « Dès le premier contact, je me suis senti à l’aise. »

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