Var-Matin (La Seyne / Sanary)

VICE-CHAMPION DE FRANCE TERRE 

Feraud, la régularité récompensé­e

- G. L.

C’était un spectateur pas tout à fait comme les autres. Le week-end dernier, au bord des routes du Rallye du Var, Cyrille Feraud avait encore quelques fourmis dans les semelles en suivant de près les débats vrombissan­ts de l’apothéose maximoise du championna­t de France asphalte. « Bien sûr que je préférerai­s taquiner le chrono ici. Mais bon, pour moi, la saison a pris fin il y a deux semaines. Mon budget course n’est pas extensible, hélas. » Si le carrossier de Montauroux n’a pas pu jouer la prolongati­on à domicile, son bilan s’avère sacrément positif. Modèle de régularité cette année, le voilà en effet vice-champion de France des rallyes terre. « En 2015, avec la Xsara WRC, j’avais manqué le podium final de justesse (4e, ndlr) après avoir enchaîné les 3e places, cinq au total », poursuit le sociétaire de l’ASA Grasse cravachant désormais la cavalerie d’une Citroën C4 millésime 2010. « La faute à l’abandon enregistré d’emblée, au Terre des Causses. Je l’ai ensuite traîné comme un boulet au classement général. Cette fois, en revanche, aucun couac éliminatoi­re à déplorer. Ni panne, ni erreur. On a pris des points partout. Six départs, six arrivées! À 38 ans, nul doute que l’expérience pèse plus dans la balance. Je sais mieux assurer un résultat, je commets moins de bourdes. » Une progressio­n logiquemen­t récompensé­e par ce titre honorifiqu­e de vicechampi­on obtenu d’un souffle - 2 points - devant Thibault Durbec (DS3 WRC). Troisième de la hiérarchie provisoire au départ du Terre de Vaucluse, Cyrille Feraud demeurait en lice pour coiffer la couronne à Courthézon, mais il n’était plus maître de son destin. Sans surprise, le jeune Tarnais Jordan Berfa (Hyundai i20 R5), solide leader, a réussi à atteindre sa cible en décrochant une 4e place synonyme de consécrati­on. « Pour nous, ce ne fut pas un long fleuve tranquille » , explique son dauphin au tableau d’honneur 2017, quant à lui 3e de cette ultime manche à 2’18’’ du vainqueur, Lionel Baud (DS3 WRC). «Le samedi, un souci de procédure de départ me fait caler trois fois, puis je perds la sixième vitesse en fin d’étape, ce qui me coûte au total une quarantain­e de secondes. Et le lendemain, un écart hors piste dans un champ endommage pas mal la voiture. On aurait pu rester sur le carreau. »

« Décrocher une première victoire »

Bien qu’un tantinet froissée, la C4 ex-Ogier a tenu la distance. De quoi précéder tous les gros bras du championna­t terre à l’heure des comptes, Baud (5e), Cuoq (6e) et Maurin (8e) en particulie­r. De quoi aussi lorgner la marche supérieure en 2018, peut-être... « Viser le titre? J’aimerais bien, oui ! Mais ce sera dur car la concurrenc­e possède de gros moyens. Moi, je ne sais pas encore avec quelle auto je vais redémarrer. C4, DS3 ou autre ? Ce que je voudrais d’abord, à vrai dire, c’est décrocher une première victoire. Au Vaucluse, en 2016, elle me tendait les bras mais je l’avais loupé à cause d’un pointage en avance. » Si une nouvelle chance se présente, nul doute que Cyrille Feraud fera en sorte de savoir la saisir à l’heure H...

 ?? (Photo Jo Lillini) ?? Six départs, six arrivées ! Cette saison, Cyrille Feraud (Citroën C WRC, ici au Terre de Vaucluse) s’est mué en métronome. De quoi finir vice-champion de France.
(Photo Jo Lillini) Six départs, six arrivées ! Cette saison, Cyrille Feraud (Citroën C WRC, ici au Terre de Vaucluse) s’est mué en métronome. De quoi finir vice-champion de France.

Newspapers in French

Newspapers from France