Trois robes et un pantalon
Alors qu’on craignait que l’affaire Weinstein et l’affluence de plaintes déposées contre des hommes faisant rimer autorité et sexualité consomment une rupture définitive entre les deux principaux sexes, le nombre croissant de divorce par consentement mutuel laisse entrevoir la réconciliation parallèle de ceux qui ne s’entendaient pas. Remercions-en, une fois encore, le législateur qui, pour désengorger les tribunaux, a simplifié les séparations tandis que la vie de couple se compliquait. Désormais, plus de juge mais deux avocats (n’appartenant pas au même cabinet et facturés à partir de mille euros l’un) ainsi qu’un notaire enregistrant pour la première fois de sa carrière le non passage à l’acte moyennant cinquante euros et quarante centimes auxquels s’ajoutera un pourcentage de , s’il y a de l’immobilier. D’un côté, des frais supplémentaires qui diminueront le budget des petites fêtes organisées pour célébrer la fin d’un amour mais de l’autre, une accélération d’une année de la procédure permettant de repasser devant le maire (sinon le curé) avec un partenaire différent. Car rien ne serait plus dommageable pour un fabricant de voiles nuptiaux ou un tresseur de couronnes de fleurs d’oranger qu’une suppression complète du mariage. En revanche, des unions en CDD renouvelable seulement deux fois ajouteraient aux voluptés de la lune
de miel le zèle des périodes d’essai.