« Le pilier fondamental » de l’appellation bandol
Pourquoi les vignerons de bandol ont-ils choisi cette année de mettre le rouge à l’honneur ? Eh bien parce que, dans un contexte économique plus enclin à la production et à la commercialisation de vin rosé, ils ont souhaité revenir au fondement de leur appellation, avec, au passage, un trait d’humour sur le double sens qu’évoque le thème. « Il faut revenir à la genèse de la création de l’appellation, et se souvenir que le rouge en était le pilier fondamental», rappelait Guillaume Tari, président de l’association des Vins de bandol, lors de la présentation de l’événement. En effet, si les rosés, pour des raisons de mode, ont peu à peu envahi les tables – et les bandol profitent bien de cette tendance de “vins de plaisir” –, les rouges restent les ambassadeurs de l’appellation. Et pour cause : le bandol rouge est issu principalement du mourvèdre, cépage roi de l’ouest-Var. Clé de l’assemblage (50 % minimum, pouvant aller jusqu’à 95 %, selon le cahier des charges de l’appellation), le mourvèdre s’associe harmonieusement, au gré de chaque vigneron, avec le grenache et le cinsault (l’un apportant la générosité, l’autre la finesse). Réputé « puissant, racé et de grand caractère », le rouge de bandol exprime ainsi sa vraie nature, comme l’illustrent les vignerons : « Sur un fond minéral s’épanouissent des accents superbes de havane, de cuir, de sous-bois, et des notes plus complexes encore, avec la subtilité de chaque millésime ». Cépage complexe, le mourvèdre donne d’ailleurs un rouge paradoxal. Car s’il est un vin de garde par excellence (élevé en fûts de chêne durant une période minimale de dixhuit mois), il est aussi apprécié jeune dans sa puissance et sa générosité. « À chaque stade de son évolution, il délivre une part de son immense potentiel », assurent les vignerons. Qui prendront donc plaisir à vous le faire partager, dimanche. Et qui, pour redonner ses lettres de noblesse au pilier de l’appellation, vous dérouleront sans doute… le tapis rouge !